Hier
Dix ans après avoir connu le succès avec Tout ce qui brille, Géraldine Nakache et Leïla Bekhti se retrouvent dans J’irai où tu iras, sous la direction de la première. Dans la peau de deux sœurs que tout oppose. Une délicate chronique familiale.
Vali est chanteuse de prestations privées. Mina, elle, est art-thérapeute. Toutes deux sont sœurs, habitent dans la même ville… Sans jamais s’y croiser ni même chercher à se voir. Alors qu’il devait accompagner la première à un casting pour intégrer la troupe de choristes de Céline Dion, leur père se voit diagnostiquer un cancer et contraint de suivre une chimiothérapie sans tarder. Il s’en remet alors à Mina, qu’il convainc de conduire sa sœur à son concours, à Paris. Une occasion, rare, de les faire renouer des liens distendus depuis trop longtemps.
Complices dans la vie (et à l’écran, dans Tout ce qui brille, dix ans plus tôt), Géraldine Nakache et Leïla Bekhti surprennent dans ce tandem aux rapports distants. L’occasion d’incompréhensions tantôt drôles, tantôt dures, entre leurs personnages. Au milieu d’elles, Patrick Timsit émeut en papa gâteau -littéralement-. Plus chronique familiale que road movie, J’irai où tu iras a le bon goût de ménager le spectateur en éléments de background, ne livrant que l’essentiel. A l’image de sa conclusion, le film n’impose aucun sentimentalisme béat, grâce au jeu impeccable de ses deux actrices principales. Quitte, aussi, à cultiver une distance, un réalisme qui peut faire perdre à la fiction un peu de son pouvoir d’attraction. Toutefois, cela n’enlève rien à la délicatesse du propos sur les rapports filiaux. Et sur la difficulté de se dire les choses quand on s’aime.
Comédie dramatique de et avec Géraldine Nakache, avec Leïla Bekhti, Patrick Timsit (1h40)
À lire aussi ...