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Le PB86 à la relance
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1977. Pierre Jarjeau revient du Wyoming pour reprendre l’exploitation familiale. Son père (bourru) lui cède à prix d’or. C’est le temps du bonheur avec son épouse, des promesses de diversification d’activité et de croissance. Vingt ans plus tard, le paysan a perdu ses cheveux autant que ses illusions. Ses épaules ploient sous le poids des dettes. Ultime coup du sort, un incendie ravage le bâtiment d’élevage des chevraux. C’est le début de la fin pour Pierre, au bout du rouleau. Il s’enfonce inexorablement dans une profonde dépression, malgré le courage et l’amour de son épouse et de ses enfants… Jusqu’à commettre l’irréparable.
Pour son premier long-métrage, le réalisateur poitevin Edouard Bergeon livre un film poignant, nourri de sa propre histoire familiale. L’impeccable Guillaume Canet (Pierre Jarjeau) campe le rôle de son propre père Christian Bergeon, disparu en mars 1999. Anthony Bajon (Thomas Jarjeau) se révèle magistral en ado contraint de grandir trop vite. Quant à Veerle Baetens (Claire Jarjeau), elle suscite l’admiration par sa capacité de résilience.
Ce qui frappe dans Au nom de la terre, c’est le contraste entre la beauté des paysages ruraux et la désespérance des agriculteurs, broyés par le système et une logique qui leur échappe. Les rapports humains -notamment entre Pierre et son père Jacques- sont durs. Cette fresque sombre interpelle et émeut sans jamais verser dans le pathos. Elle met juste en lumière tous ceux qui disparaissent sans faire de bruit, encore aujourd’hui.
Drame d’Edouard Bergeon, avec Guillaume Canet, Veerle Baetens, Anthony Bajon, Rufus (1h43).
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