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Les naufragés de VDF ne digèrent pas
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : mardi 17 septembre 2019Huit mois après la liquidation judiciaire de Villas et demeures de France, plusieurs dizaines de futurs propriétaires galèrent toujours pour que leur maison sorte enfin de terre. Pendant ce temps-là, l’ancien patron de « VDF » Grégory Touzalin a traversé la Méditerranée et créé Villas et demeures du Maroc.
Elle aurait dû emménager dans sa maison de Mignaloux-Beauvoir au début de l’été 2019. Mais en plein cœur du mois d’août, son horizon se limite à une dalle de béton et à quelques armatures de fer posées à… l’automne 2018. Professeur d’EPS à Lille, Dany David n’est « pas la plus à plaindre ». Elle doit tout de même « louer un fourgon aménagé » à des amis lorsqu’elle rentre dans son Poitou natal. Comme tant d’autres, la cliente de Villas et demeures de France (VDF) a été la victime collatérale de la liquidation judiciaire du constructeur poitevin. « Au moment où j’ai signé(juin 2018, ndlr), on ne m’a rien dit sur la situation financière de l’entreprise. J’ai poussé pour que la maison soit hors d’eau-hors d’air avant l’hiver, jusqu’au jour où on m’a laissé entendre que ça allait être compliqué. »
« Nous avons halluciné »
Au total, plus de 130 futurs propriétaires ont vu leur projet s’arrêter presque du jour au lendemain, dans la Vienne, les Deux-Sèvres et en Vendée. A chaque fois, un scénario identique à l’œuvre : une valse des chefs de chantier, des coups de fils et courriels sans réponse, des malfaçons préjudiciables… A Jaunay-Marigny, Stephan et Laurène Louis-Sidney ont « halluciné » lorsqu’ils ont vu des ouvriers « poser des poteaux là où les plans n’en prévoyaient pas ». « Après ça, on nous a posé une charpente différente de celle que nous avions demandée ». Pire, le projet ne correspondait pas aux exigences de la Réglementation thermique 2012, expertise indépendante à l’appui !
« Charpente vrillée posée à l’arrache »
De leur côté, Jeannine et Guy pensaient couler une retraite paisible en Vendée. Ils résident encore en région parisienne, plus de deux ans après avoir signé avec VDF pour une maison Uno. « Nous sommes allés de galère en galère, soupire madame. Le pire, c’est cette charpente posée par terre en décembre 2017 et posée complètement vrillée l’été d’après, à l’arrache. » Leurs courriers recommandés au siège du constructeur sont restés sans réponse. « Globalement, ces maisons souffrent toutes des mêmes maux, assure Jean-Luc Girault, expert indépendant et maître d’œuvre à Jaunay-Marigny. Les enduits de soubassement sont faits partiellement, certains caissons sont déjà cassés, les rives ne sont pas bien pointées… » Le professionnel estime « entre 15 000€ et 40 000€ » le coût de la remise en état.
Ces derniers mois, Cyrille Lamache a multiplié les contacts avec les « naufragés de VDF » pour leur trouver une solution personnalisée. Autrement dit, un achèvement du chantier. A en croire le garant, collaborateur de la Compagnie européenne de garanties et cautions (CEGC), « 90% des chantiers ont été terminés ou repris ». Selon nos informations, un constructeur tourangeau a été désigné pour assurer ce travail (*). Ce qui n’a pas apaisé la colère de beaucoup de clients, qui se sont sentis « trahis » par le dirigeant de VDF, Grégory Touzalin. Lequel propose désormais de mettre ses « 20 ans d’expérience » au profit des clients de la toute jeune Villas et demeures du Maroc, basée à Marrakech. « Il a repiqué la charte graphique de VDF et des photos. Je le prends vraiment mal », s’étrangle une ancienne salariée. Elle n’est pas la seule, l’info a beaucoup été commentée sur la page Facebook « Villas et demeures de France le cauchemar », lancée par Fabienne Torailles, depuis la Vendée. Elle aussi attend toujours que sa maison sorte de terre. Elle aurait dû emménager en février 2019.
(*) Certains particuliers ont préféré dénoncer le contrat et s’engager avec un autre constructeur ou un maître d’œuvre. Ils ont été indemnisés par le garant.
Lire aussi : Grégory Touzalin : "Je ne suis pas le seul responsable"
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