
Hier
A l’époque, ils s’étaient mobilisés contre l’implantation d’une antenne-relais de l’opérateur Free, sur un immeuble de Bel-Air. Trois ans après leur « victoire » -Logiparc n’avait pas signé le contrat-, quelques habitants du quartier se satisfont d’un autre succès, judiciaire celui-là. Dans un jugement rendu à la miaoût, le Tribunal du contentieux de l’incapacité de Toulouse a reconnu, pour la première fois en France, le caractère irréfutable de « signes cliniques » conduisant à « un syndrome d’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques ». La « déficience fonctionnelle » de la plaignante a été estimée à 85%.
« C’est une bonne décision, qui montre que la justice peut faire évoluer les choses, estime Franck Bezagu. Et le Poitevin d’ajouter : « Cigarette, amiante, pesticides… Les scandales de santé publique sont nombreux, il faut donc appliquer le principe de précaution. » Le hic, c’est que les études scientifiques sur les effets des ondes électromagnétiques sur la santé ne convergent pas toutes. Et c’est un euphémisme ! « C’est un combat un peu désespéré, souffle Hélène, qui préfère rester anonyme. Personnellement, quand j’ai une borne Wifi à côté de moi, j’ai mal à la tête. D’autres souffrent davantage, mais il est compliqué d’établir le lien. » Pour éviter un « grave problème sanitaire », elle appelle à une « prise de conscience » massive de se contemporains.
Bientôt des bâtiments blancs ?
Bien entendu, difficile d’échapper aux ondes émises par les spots Wifi, notamment ceux de la place Leclerc, et autres antennes-relais. En revanche, choisir son portable en fonction du Débit d’absorption spécifique (DAS) s’avère judicieux. « La limite fixée est à 2W/kg, détaille Maxime Huille, ancien conseiller municipal et enseignant. A la rentrée, j’ai acheté un portable à ma fille et, sur les cinquante modèles proposés, je n’en ai vu que trois avec des DAS à 0,3W/kg. J’ai bien sûr choisi l’un de ces téléphones. »
Même s’il veut « vivre avec son temps », Maxime Huille invite les collectivités à « ne pas faire de surenchère » dans la course au tout-connecté. Il soutient l’idée de « bâtiments blancs » -à défaut de zones blanches »-, dans lesquels les émissions d’ondes seraient réduites à la portion congrue. Les personnes électrosensibles pourraient y « vivre et travailler normalement ». Impliquée dans ce combat, après avoir lutté contre une tumeur cérébrale,
Agnès invite, elle, le législateur à réduire les valeurs limites d’exposition du public (Ndlr : 61 V/m pour la téléphonie mobile 3G). « Il faudrait que les opérateurs acceptent de mettre davantage d’antennes-relais de plus faible puissance, préconise-t-elle. Mais comme cela coûterait beaucoup d’argent, je ne suis pas très optimiste. Il faut donc que les gens fassent attention à leurs appareils : micro-ondes, téléphone, box… J’espère vraiment que le jugement de Toulouse pourra faire jurisprudence. »
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