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Les électrosensibles satisfaits
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : lundi 14 septembre 2015En France, l’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques n’est pas encore reconnue comme un handicap. Mais le récent jugement d’un tribunal de Toulouse pourrait changer la donne… à la satisfaction de quelques Poitevins concernés par le sujet.
A l’époque, ils s’étaient mobilisés contre l’implantation d’une antenne-relais de l’opérateur Free, sur un immeuble de Bel-Air. Trois ans après leur « victoire » -Logiparc n’avait pas signé le contrat-, quelques habitants du quartier se satisfont d’un autre succès, judiciaire celui-là. Dans un jugement rendu à la miaoût, le Tribunal du contentieux de l’incapacité de Toulouse a reconnu, pour la première fois en France, le caractère irréfutable de « signes cliniques » conduisant à « un syndrome d’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques ». La « déficience fonctionnelle » de la plaignante a été estimée à 85%.
« C’est une bonne décision, qui montre que la justice peut faire évoluer les choses, estime Franck Bezagu. Et le Poitevin d’ajouter : « Cigarette, amiante, pesticides… Les scandales de santé publique sont nombreux, il faut donc appliquer le principe de précaution. » Le hic, c’est que les études scientifiques sur les effets des ondes électromagnétiques sur la santé ne convergent pas toutes. Et c’est un euphémisme ! « C’est un combat un peu désespéré, souffle Hélène, qui préfère rester anonyme. Personnellement, quand j’ai une borne Wifi à côté de moi, j’ai mal à la tête. D’autres souffrent davantage, mais il est compliqué d’établir le lien. » Pour éviter un « grave problème sanitaire », elle appelle à une « prise de conscience » massive de se contemporains.
Bientôt des bâtiments blancs ?
Bien entendu, difficile d’échapper aux ondes émises par les spots Wifi, notamment ceux de la place Leclerc, et autres antennes-relais. En revanche, choisir son portable en fonction du Débit d’absorption spécifique (DAS) s’avère judicieux. « La limite fixée est à 2W/kg, détaille Maxime Huille, ancien conseiller municipal et enseignant. A la rentrée, j’ai acheté un portable à ma fille et, sur les cinquante modèles proposés, je n’en ai vu que trois avec des DAS à 0,3W/kg. J’ai bien sûr choisi l’un de ces téléphones. »
Même s’il veut « vivre avec son temps », Maxime Huille invite les collectivités à « ne pas faire de surenchère » dans la course au tout-connecté. Il soutient l’idée de « bâtiments blancs » -à défaut de zones blanches »-, dans lesquels les émissions d’ondes seraient réduites à la portion congrue. Les personnes électrosensibles pourraient y « vivre et travailler normalement ». Impliquée dans ce combat, après avoir lutté contre une tumeur cérébrale,
Agnès invite, elle, le législateur à réduire les valeurs limites d’exposition du public (Ndlr : 61 V/m pour la téléphonie mobile 3G). « Il faudrait que les opérateurs acceptent de mettre davantage d’antennes-relais de plus faible puissance, préconise-t-elle. Mais comme cela coûterait beaucoup d’argent, je ne suis pas très optimiste. Il faut donc que les gens fassent attention à leurs appareils : micro-ondes, téléphone, box… J’espère vraiment que le jugement de Toulouse pourra faire jurisprudence. »
Maître de conférences en informatique industrielle à l’université de Poitiers, Nima Yeganefar (*) fait partie des scientifiques prudents sur la relation entre ondes électromagnétiques et maladie. « Pour les antennes, les effets, s’ils existent, sont faibles et mettent des années à apparaître. Les études scientifiques sur la question sont donc difficiles à mener, impliquent de suivre des milliers de personnes et sont sujettes à beaucoup de difficultés méthodologiques, observe-t-il. En revanche, dans le cas des électrosensibles, le problème est plus « simple » scientifiquement, car la réaction aux ondes semble être assez rapide, souvent de l’orde de quelques minutes. On peut donc mettre en place des expériences dont la fiabilité est bien plus grande. Par exemple, placez une personne "électrosensible" dans une salle, activez ensuite ou non le Wifi sans la prévenir et notez si les maux ressentis sont corrélés à son déclenchement. Jusqu’à présent, les résultats de ce genre d’expériences sont très clairs. Si les électrosensibles souffrent réellement, la cause n’est pas les ondes qui les entourent. Soit il existe une autre cause biologique à leur souffrance, soit il s’agit d’un effet nocebo, l’inverse de l’effet placebo, soit un peu des deux. »
(*) blogs.univ-poitiers.fr /n-yeganefar
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Patricia Thoré, l'amie des bêtes
Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.