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Un Poitevin au cœur de l’attentat de Bangkok
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : lundi 17 août 2015Installé depuis dix-huit mois à Bangkok, le Poitevin Eric Leray se trouvait à proximité du sanctuaire d’Erawan, où un attentat a fait plus de vingt morts et cent vingt blessés, lundi. Témoignage…
Les « mouvements de foule » et les « cris » qui ont suivi, lundi, l’attentat sanglant du quartier de Ratchaprasong, à Bangkok, resteront sans doute longtemps gravés dans sa mémoire. A la télé thaïlandaise, les infos affluent. Se contredisant parfois. Moins de vingt morts, près de trente. Cent vingt blessés au bas mot. Eric Leray, lui, est bien vivant. Mais le coup est passé près. « Tout est allé très vite, raconte-t-il. Je venais de quitter le boulot, je roulais à moto depuis dix minutes et prenais la direction d'un mall, dans le quartier de Sima Paragon, pour aller faire une course. La circulation était dense et comme rouler en deux roues à Bangkok est parfois périlleux, j'étais concentré sur mon parcours. Je suivais le bal des scooters-taxis qui sillonnaient au milieu des voitures. Le ciel s'est éclairé. Un bruit sourd, puis des cris. Le trafic s'est modifié, ralentissant d'abord, puis se stoppant net. Beaucoup de scooters ont fait demi-tour, certaines voitures aussi. Plusieurs personnes se sont mises à courir dans tous les sens. J'ai garé mon deux-roues sur le trottoir. J'ai attendu. Ça parlait énormément autour de moi. »
« Maman, je vais bien ! »
L’artère commerciale de Ratchaprasong est toute proche. Le sanctuaire, hyper touristique, d’Erawan, est lui aussi à portée de main. Eric comprend que quelque chose de grave s’est produit. « Les images des explosions dévastatrices de Tianjin me sont aussitôt venues en tête. Le sanctuaire était sur mon parcours. J’ai alors commencé à imaginer ce qui avait pu se passer et, surtout, ce à quoi, à quelques minutes près, j’avais échappé. Mon premier réflexe a été d’envoyer un message à ma mère pour lui dire qu’il y avait eu une explosion à Bangkok, mais que j’allais bien. »
Depuis vingt-quatre heures, Eric ne cesse de se tenir informé sur l’attentat. « Les caméras de surveillance semblent indiquer qu'un homme est arrivé sur le sanctuaire avec un sac et qu'il en est reparti sans, deux minutes plus tard, rappelle l’ancien employé du Groupe La Poste et de Liséa, à Poitiers. Deux hypothèses officielles sont avancées par les autorités. La première parle d’une « Chemise rouge », un opposant à la junte militaire et à la monarchie. La seconde évoque un séparatiste musulman du sud du pays, en conflit avec l'armée depuis le coup d'Etat. »
Un peuple digne
Installé depuis dix-huit mois à Bangkok, Eric Leray vit en couple et travaille dans le quartier de Rama IX Road, où il occupe un poste de responsable marketing pour le premier supermarché en ligne jamais créé en Thaïlande, www.delishop.co.th. Ce mardi, il a repris le chemin du boulot, comme si de rien n’était. « C'est étonnant, il y a un vrai élan de solidarité sur les réseaux sociaux avec la phrase « Pray for Thailand », qui est partagée par tous. Mais aujourd'hui, lorsque je suis arrivé au bureau, aucun Thaï n'a abordé le sujet. Je pense que c'est culturel. On ne montre pas ses émotions en public. Je pense qu'ils sont surtout affectés de l'image que va renvoyer la Thaïlande au monde. Ici, il y a un fort attachement à la Nation. Je pense que les Thaïlandais sont sincèrement affectés par cet événement, autant par le symbole que par les personnes décédées et blessées. Mais ils le gardent pour eux, tout simplement. »
Ce matin, sur les coups de 9h20 heure française (14h20 en local), une nouvelle explosion a retenti à la périphérie de l’hypercentre. « Une grenade isolée, apparemment. Il n’y aurait pas de blessé », éclaire Eric.
Bien que marqué par ce tragique épisode du 17 août, le Poitevin de 29 ans assure ne rien vouloir changer à son quotidien « La suite ? Je vais la vivre sans peur, assume-t-il. Modifier ses habitudes serait donner raison à celui ou ceux qui ont voulu déstabiliser le pays. Et puis, je ne pense pas qu’un autre attentat survienne. » Puisse-t-il voir juste…
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Patricia Thoré, l'amie des bêtes
Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.