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Crise agricole : la Région avance ses pions
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : dimanche 26 juillet 2015Après le cri de colère paysan de la semaine passée, le président de Région Jean-François Macaire avait convié les représentants du monde agricole, aujourd’hui à Poitiers. Le successeur de Ségolène Royal veut « soutenir les éleveurs dans la durée ».
Une grande table ronde en U, trois des quatre députés de la Vienne présents, les principaux responsables des syndicats agricoles à l’écoute… L’espace de quelques heures, la Région a focalisé l’attention d’un monde en souffrance. Les éleveurs du Poitou-Charentes comme d’autres régions subissent de plein fouet une somme de vents contraires. « Les coûts de revient augmentent, les contraintes administratives avec, les marges diminuent… Toutes les filières de l’élevage sont en difficulté », a rappelé Philippe Moinard, président de la FNSEA Poitou-Charentes en préambule.
Dans ce contexte très délicat, comment la Région peut-elle venir au secours des professionnels, sachant que la collectivité n’opère « aucune intervention vis-à-vis d’agriculteurs en difficulté » et n’a pas non plus de poids sur « le cours de la viande bovine », dixit Jean-François Macaire ? Le passage est étroit et le président de Poitou-Charentes se place donc dans une perspective de moyen terme. « Notre action, c’est d’aider les éleveurs à investir, à mettre en place des activités économiques capables de faire face aux enjeux économiques, à la question de la qualité… Il faut que les productions soient davantage valorisées. »
« Nous pouvons aller plus loin ! »
Très concrètement, le Conseil régional veut « relancer ou activer » des dispositifs permettant de débloquer des enveloppes financières pour moderniser les exploitations. Et cela principalement avec le Fonds européen agricole pour le développement agricole (Feader). Pas forcément de quoi rassurer des éleveurs à l’agonie, en attente de solutions plus immédiates. Là-dessus, Jean-François Macaire veut encourager la consommation locale. « Une vingtaine de magasins fermiers ont déjà ouvert grâce à l’aide de la Région », estime l’élu. Qui entend aussi mobiliser les autres collectivités dans une démarche d’achat de proximité. Le seul hic, c’est que la Région n’a pas la compétence d’achat pour les lycéens qu’il administre. « Nous avons réalisé un gros travail auprès des groupements d’achat, mais je pense que nous pouvons aller plus loin ! »
C’est aussi ce qu’estime le porte-parole de l’opposition régionale Olivier Chartier. Le patron de Les Républicains 86 a écrit à… Jean-François Macaire pour l’encourager à «garantir une alimentation 100% locale et donc française dans les lycées et plus globalement dans la restauration collective, grâce à une révision complète de notre propre organisation». Au-delà, Olivier Chartier exige « davantage de clarté dans les aides », « la création d’outils visant à valoriser la production régionale », ainsi que l’émergence d’un « véritable espace de dialogue mais aussi de négociation entre les différents acteurs de la filière ». Demain, ce sera à l’échelle de la grande région (Aquitaine, Poitou-Charentes-Limousin) que ces enjeux seront débattus. Une grande région que le candidat PS Alain Rousset espère remporter. « Hasard » du calendrier, il sera ce mardi et mercredi en campagne dans la Vienne. Au menu de sa visite : la ferme de la Fayauderie, à Lussac-les-Châteaux, le CPA de Lathus et la foirée des Hérolles.
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Patricia Thoré, l'amie des bêtes
Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.