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Avec le Futuroscope et Center Parcs, la Vienne dispose désormais de deux locomotives touristiques de poids. Le Département ne compte pas s’arrêter là et étudie « six beaux projets » pour compléter une offre de loisirs déjà pléthorique. Le tourisme, une industrie d’avenir, a fortiori dans la grande région ?... Eléments de réponses.
Selon les derniers éléments du cabinet Raffour Interactif, le taux de départ global des Français de « 15 ans et + » en séjour de loisirs s’est élevé, en 2014, à 62%. Concrètement, 32,9 millions de nos compatriotes ont « consommé » des activités touristiques, sur une journée ou plus si affinités. Un deuxième indicateur intéresse de facto les acteurs de ce vaste marché en devenir : 67% des Français prévoient un budget pour assouvir ce « besoin vital » de partir. Maître de conférences en sciences économiques à l’université de Poitiers et spécialiste du départ en vacances, Gilles Caire corrobore ces chiffres. « Les études montrent que le budget vacances n’augmente plus, mais se stabilise, il est sacralisé… »
Tous ces signaux positifs aiguisent l’appétit des territoires. Et même si elle n’est « pas un département qui a une image touristique », dixit Gilles Caire, la Vienne rêve en grand. En marge d’une visite à Center Parcs, les nouveaux élus du Conseil départemental ont annoncé la couleur. Ils veulent que la part du chiffre d’affaires du tourisme atteigne un milliard d’euros à l’horizon 2021 (770M€ aujourd’hui). « Le tourisme, c’est l’industrie de demain, avance Dominique Clément, vice-président de l’Agence touristique de la Vienne (ATV). Il faut se positionner dans une logique de projets. Aujourd’hui, nous en étudions au moins six nouveaux, dont certains ont une certaine ampleur. »
La grande région, un marché intérieur
Avec l’avènement de Center Parcs, complet dès son premier jour d’ouverture, le deuxième département rural français en nombre de nuitées -sept millions- a clairement changé de catégorie. Les dirigeants du groupe Pierre & Vacances tablent sur 1,4 million de nuitées et un chiffre d’affaires proche de 100M€. Bref, la seconde locomotive touristique du « 86 » devrait alimenter les quelque cinq cents wagons d’ores et déjà arrimés à elle. Dans ce nouveau paysage, le Futuroscope reste sans conteste le leader naturel et historique de la filière.
La question est de savoir si, à un moment donné, abondance de biens ne nuira pas ? En clair, y a-t-il de la place pour de nouveaux parcs à thèmes sur ce territoire ? « Le Département a raison de profiter de son avantage et de renforcer son offre, répond sans hésiter Dominique Hummel, patron du Futuroscope. Le tourisme est un secteur d’avenir, porteur, a fortiori avec l’essor des classes moyennes en Chine, en Inde ou au Brésil et le développement du marché des seniors européens. » Son deuxième argument tient davantage à la redistribution géo-politique des cartes dans la future grande région. « Ce vaste territoire, grand comme le Danemark et doté de la richesse du Koweït, va créer un marché intérieur. La visite d’un site touristique peut être un levier, si ce n’est d’intégration, au moins de connaissance réciproque. »
Au passage, le président du directoire du Futuroscope regrette que le tourisme ne fasse pas partie des douze dossiers prioritaires des trois exécutifs régionaux. Comme si ce secteur économique allait de soi ou manquait de structuration. « On y crée pourtant de la richesse et de vrais emplois pérennes… », esquisse Dominique Clément. Reste, dans la Vienne, à ne pas saturer le marché, ne serait-ce que par un manque de personnels formés. Une problématique de « riche » !
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Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.