Une sage-femme libérée

Nous avons passé une heure avec Laurence Daury, sage-femme libérale à Mignaloux- Beauvoir. Dès potronminet, les consultations s’enchaînent. L’occasion pour les futures mamans de raconter leurs petites peurs et leurs grandes joies…

Florie Doublet

Le7.info

9h15. Des photos de nouveaunés tapissent les murs du bureau de Laurence Daury. C’est un peu grâce à elle que ces bouts de chou ont vu le jour. La sage-femme a accompagné leur maman tout au long de la grossesse et même audelà. Hier soir, elle a rendu visite à un jeune couple qui venait d’avoir son premier enfant. « La découverte de cet enfant n’est pas toujours facile, explique-telle. Les parents sont confrontés à certaines difficultés et je suis là pour les écouter. » (lire encadré) Aujourd’hui, son carnet de rendez-vous est plein à craquer…

9h30. La première patiente de la journée arrive pile à l’heure. Emily, heureuse maman d’un petit Tom, s’apprête à effectuer sa première séance de rééducation périnéale. La jeune Poitevine de 28 ans a accouché par césarienne, mais cela ne la dispense pas d’exercices de renforcement, essentiels pour son avenir. « Une femme sur deux souffre de fuites urinaires à la ménopause », prévient Laurence. Emily répond à une succession de questions, plus ou moins intimes, sans aucune gêne. La sage-femme l’a suivie lors de sa grossesse et la maman semble lui faire entièrement confiance. Elle profite même de ce rendez-vous pour lui confier vouloir reprendre rapidement la danse orientale et ainsi déloger les derniers kilos en trop. « Pour septembre, ce sera bon, mais pas avant. En attendant, essayez ces échantillons. Ce sont des crèmes raffermissantes et anti-vergetures », conseille la professionnelle.

10h. Virginie succède à Emily dans la salle d’examen. Lors d’un contrôle de routine, son gynécologue s’est aperçu que son périnée était « un peu souple ». Cette mère de deux enfants (14 et 7 ans) est donc priée de repasser entre les mains d’une sage-femme. Très doucement, et avec son accord, Laurence démarre la « palpation ». Elle demande à Virginie de visualiser certaines zones de son périnée et de les mettre en mouvement « mentalement », en imaginant par exemple une vague qui s’engouffre ou la fabrication d’un soliflore. « Cela peut faire rire, mais je pratique cette méthode depuis douze ans et les résultats sont bluffants », assure Laurence.

10h30. Pas le temps de souffler. La sage-femme enchaîne avec un cours de préparation à la parentalité. Deux futures mamans sont confortablement installées dans un canapé douillet et coloré. Le moment est venu de poser toutes les questions qui leur passent par la tête. Laurence tente de rassurer Marie et Charlène. « Lorsque la poche des eaux se rompt, il ne faut pas paniquer. Vous avez le temps de prendre une douche et de réunir vos affaires. Les contractions démarreront dans les heures qui suivent. Mais dans la majorité des cas, elles débutent avant que la poche ne soit déchirée. » Les jeunes femmes au ventre arrondi écoutent religieusement. Dans quelques semaines, une jolie photo du trésor qu’elles couvent viendra tapisser les murs du bureau de Laurence.

 

Zoom sur la psychopathologie périnatale

Laurence Daury est titulaire d’un diplôme en psychopathologie périnatale. Elle peut intervenir lorsque la femme enceinte a du mal à accepter les conséquences de sa grossesse (prise de poids, petits désagréments physiologiques, problèmes sexuels…) ou lorsque les liens d’attachement entre la mère et le nouveau-né ne se créent pas. « Faire un enfant, on le sait, ce n’est pas forcément un conte de fée. L’adaptation n’est pas simple et cela peut entraîner une dépression. 14% des femmes sont concernées. » Il ne faut pas confondre la dépression périnatale avec le «baby blues», qui touche une femme sur deux et intervient dans les jours qui suivent l’accouchement.

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