Claeys marque son territoire

Avant de recevoir le président de l’Aquitaine, ce jeudi, Alain Claeys a donné sa vision de la future grande région, qu’il considère comme « un accélérateur et une opportunité ».

Arnault Varanne

Le7.info

Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes ne feront plus qu’une demain. Au 1er janvier 2016, la future grande région règnera sur le plus grand territoire d’Europe. Vu de Poitiers, délestée de son statut de capitale régionale, ça change quoi ? Alain Claeys a sa petite idée sur la question et tient à la faire partager au plus grand nombre. Monsieur le député-maire, qui déjeunera avec Bruno Belin (*) dans les jours à venir, tient à « préserver les fonctions de centralité » du chef-lieu de la Vienne. La cité judiciaire -« un enjeu considérable »-, dont les premiers coups de pioche seront donnés à la fin de l’année, lui offre un premier motif de satisfaction. Sur la LGV, il pèse de tout son poids politique pour que les fréquences d’arrêt sur la future ligne Tours-Bordeaux soient préservées.

«
 Concernant l’université, j’ai demandé au gouvernement que les décrets d’application des Communautés universitaires (Comue, Communauté d’universités et établissements) sortent avant la fin de l’année. » Alain Claeys se réjouit que les alliances entre Tours, Limoges, Orléans, Poitiers et La Rochelle aillent jusqu’à leur terme. Il y a un autre dossier sur lequel il use de tous ses appuis. Poitiers désertée par les services déconcentrés de l’Etat, c’est pour lui un scénario inenvisageable. « Il ne faut pas que les fonctions de l’Etat soient toutes centralisées dans les futures capitales… D’ailleurs, je peux vous dire qu’il y aura sans doute deux rectorats dans notre grande région. »


« Pas une décision autoritaire »

Il est un autre moyen que la future ex-capitale régionale a trouvé pour « exister » dans le grand ensemble : le passage du statut de communauté d’agglomération à celui de communauté urbaine, qui génèrerait sans doute entre 3 et 4M€ de nouveaux subsides. « Personnellement, j’y suis favorable, mais je ne veux pas que ce soit une décision autoritaire », avance le patron de Grand Poitiers. Autrement dit, la balle est dans le camp des maires des autres communes de l’agglo, sachant que « l’idéal serait une mise en place opérationnelle en 2017 ». Dans la balance, quelques transferts de compétences… donc de pouvoirs à l’hypothétique communauté urbaine.

A la veille de la visite officielle du président de l’Aquitaine, Alain Rousset, Alain Claeys tient en tout cas à marquer son territoire. Ces deux élus auront l’occasion de se revoir dans les semaines à venir, ne serait-ce que pour le congrès du PS, début juin. Pendant trois jours, Poitiers sera sans doute… la capitale médiatique du pays.

(*) Nouveau président du Conseil départemental.

À lire aussi ...