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Aujourd'hui
Modiie soit la sociologie
Anaïs Garestier dite Modiie. 29 ans. Streameuse. Chroniqueuse pour Arte et Blast. Se sert du jeu vidéo pour décrypter les sciences politiques et les sujets de société. Résolument féministe.
La genèse remonte à 2018, au Théâtre-auditorium de Poitiers. Plus précisément dans les escaliers du Tap. Drôle d’endroit pour divertir les amateurs de théâtre-sandwich, en 30 minutes SVP ! « Je jouais Plaire et la direction m’avait demandé de travailler sur un format différent... » L’idée a fait son chemin dans l’esprit de Jérôme Rouger et le voilà enfin prêt à délivrer ses Conseils aux spectateurs. Fiches bristol en main et paperboard jamais loin, lunettes rouges sur le nez, le comédien poitevin disserte pendant 1h15 sur cette drôle de relation entre l’artiste et « son » public. « J’ai très rarement entendu, à la fin d’une représentation, des gens sortir et dire : « On n’a pas été bons ! », assène-t-il.
« J’observe beaucoup les spectateurs, tel monsieur qui regarde sa montre, l’autre qui bâille..., développe-t-il. Au fil du temps, j’ai réalisé que l’attitude du public, qui n’est pas un groupe constitué, avait un rôle essentiel dans une représentation au théâtre. J’ai donc eu envie d’en parler, de faire prendre conscience aux gens qu’ils ne sont pas au cinéma. » Après avoir rôdé sa « conférence-spectacle » au Théâtre de Belleville, à Paris, l’auteur entre autres de Pourquoi les poules... et En cas de péril imminent jouera à la maison les 19 et 20 février, sur la scène de la Blaiserie, à Poitiers. La perspective l’enchante, autant que de faire rire, d’émouvoir, d’interroger... « Au début, je ne considérais pas le rire comme le ressort le plus valorisant. Mais maintenant, je le prends avec joie. Ça fait vraiment du bien ! »
Pas question pour autant d’enfiler le costume d’humoriste, trop réducteur à son goût. Ni même de laisser penser qu’il va, à la manière d’un stand-uper, se transformer en serial vanneur pour les spectateurs du premier rang. « Je fais très peu d’impro, ça ne m’intéresse pas beaucoup. Je suis davantage sur l’écrit, la mécanique du rire », précise le Deux-Sévrien. Sa typologie des spectateurs confinerait presque à l’enquête sociologique. Le Canard Enchaîné a aimé cette « ode joyeuse au plaisir d’être spectateur ». Le Monde évoque pour sa part une conférence-spectacle « facétieuse ». Bref, la presse apprécie et les spectateurs aussi à en juger par la fréquentation du Théâtre de Belleville. Mais... l’exercice est périlleux et, « d’un soir à l’autre », la réaction de son auditoire peut être « totalement différente ». De l’art du comédien de soigner son entrée, sa sortie et de tenir ses précieux alliés en haleine avec les mots-clés. L’émotion aussi.
Conseils aux spectateurs, mercredi 19 (20h30) et jeudi 20 février (19h30), à la Blaiserie, à Poitiers. Réservation sur lablaiserie.org.
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