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Aujourd'hui
Modiie soit la sociologie
Anaïs Garestier dite Modiie. 29 ans. Streameuse. Chroniqueuse pour Arte et Blast. Se sert du jeu vidéo pour décrypter les sciences politiques et les sujets de société. Résolument féministe.
Qui peut imaginer que Chalandray, petit village de 840 âmes, abrite l’un des meilleurs lanceurs de fléchettes français ? C’est bien au cœur de ce bourg que se trouve l’épicentre de la discipline dans le département : le bar Le Centre et son champion. Bien plus qu’un simple bistrot, ce lieu est devenu le sanctuaire d’Alexandre Antunes. Un sanctuaire mais aussi un véritable musée à la gloire de l'intéressé. Médailles, trophées et maillots ornent les murs du troquet. « Alexandre est la vitrine des Flèches Antiques. Il porte nos couleurs avec fierté et nous sommes fiers d’être l’un de ses sponsors », confie Pascal, le gérant. Car des sponsors, le Naintréen en a besoin pour espérer un jour transformer sa passion en activité professionnelle. « Frais d’inscription, coût d'hébergement, déplacements pour les championnats internationaux… Je ne peux pas financer une telle charge avec mon seul emploi », confie le principal intéressé. Salarié dans la maintenance ferroviaire, ce soudeur de talent a toutefois pu compter sur un précieux soutien : celui du député de la Vienne Sacha Houlié. Grâce à une lettre de félicitations, Alexandre a demandé et obtenu des aménagements horaires. Désormais, son emploi du temps allégé lui permet de candidater aux plus grands tournois continentaux : Séoul, Porto, Salou… C’est d’ailleurs dans la ville espagnole qu’il a signé sa plus belle performance. « Cette médaille d’argent en double a une saveur particulière pour moi, c’est le très haut niveau, confie-t-il. Mon autre grande fierté est d’avoir remporté les championnats de France aux côtés du meilleur joueur français : Jacques Labre. » Considéré par ses pairs comme l’une des étoiles montantes de la discipline, Alexandre n’en reste pas moins semi-professionnel. Le chemin vers la prestigieuse Professional Darts Corporation est semé d’embûches. « Un seul joueur est professionnel en France. Pour beaucoup, les fléchettes restent une simple activité de bar. C’est extrêmement compliqué de convaincre des sponsors », déplore-t-il.
Alexandre aurait aimé conter l’histoire d’un bambin surdoué, né avec une fléchette dans la main. Malheureusement, la réalité est tout autre. En 2015, le jeune homme a fui son Portugal natal et les conflits familiaux, avant d’atterrir à Tours où l’un de ses amis est installé. « Pour apprendre la langue et m’intégrer, je sortais souvent, se rappelle le binational. Au fond d’un bar, il y avait une cible, je perdais chaque partie. » Las de payer toutes les tournées, le jeune expatrié a pris les choses en main. Direction le magasin Decathlon le plus proche, où il a acheté une cible électronique. Seul, chez lui, il a enchaîné les lancers. Fléchette après fléchette, il a affiné son jeu, accumulé les victoires et gravi peu à peu les échelons, des divisions amateurs jusqu’aux portes du haut niveau.
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