Les Couronneries ont leur télé

Depuis octobre dernier, le quartier des Couronneries a sa propre chaine de télévision disponible sur YouTube. Un mot d’ordre : faire avec les habitants, pour les habitants.

Charlotte Cresson

Le7.info

Caméra sous le bras, micro à la main, les reporters amateurs de l’équipe de CTV -prononcez 
« si t’y vis » - ne passent plus inaperçus aux Couronneries, à Poitiers. Depuis octobre dernier, le quartier dispose en effet de sa propre chaîne d’informations locale produite par les habitants, pour les habitants. Une initiative née d’une collaboration entre le Centre d’animation du quartier et la résidence Poitou Habitat Jeunes. La ligne éditoriale ? 
« Parler du quartier et de ce qui s’y passe sous un angle positif », 
indique Gilles Guillaume, le 
« Monsieur Cinéma » du Centre d’animation. Inspirée de la chaîne « TVLocale » présente en Seine-Saint-Denis, Couronneries TV doit être 
« participative, faite maison avec les habitants autour ». Ainsi « c’est la télé qui vient vers nous et pas l’inverse », 
ajoute Steve Deniau, animateur au sein de la résidence habitat jeunes. Parmi les sujets abordés par l’équipe d’une dizaine de personnes, l’origine du nom Barangaï, le « Cac » (Centre d’animation des Couronneries) ou encore le langage intergénérationnel et inclusif. Micro-trottoirs, présentation en plateau sur fond vert, proposition de sujets et montage vidéo, les jeunes de Barangaï 2 touchent à tout.


« Un projet d’éducation populaire »

L’expérience suscite même quelques vocations. Dragan, l’un des bénévoles, songe notamment à s’orienter vers le journalisme. Le projet est également un moyen pour ces jeunes, peu habitués à être devant la caméra, de prendre confiance en eux. Après avoir participé au film Bye-bye Kennedy en janvier 2024 (Le 7 n°631), Louis se sent plus à l’aise. Présenter une émission et prendre la parole devant une caméra auraient été « impossible il y a trois ans » 
pour ce timide qui n’avait 
« que quelques répliques dans le film ». Dragan, lui, peine à réaliser que certaines personnes puissent désormais le reconnaître dans les rues de son quartier. Difficile également de considérer CTV comme un média. « Ce n’est pas notre métier, c’est un projet d’éducation populaire à l’origine. C’est un journaliste qui nous a fait réaliser que c’était un média », 
explique Steve Deniau. Soutenue financièrement par la Cité éducative, Couronneries TV réalise des vidéos postées tous les premiers jeudis du mois sur la chaîne YouTube du même nom. Si les habitants et les bénévoles apprécient le concept, sa pérennité n’est pas encore assurée. « Ce serait super si ça pouvait durer. Pour l’instant, nous continuons jusqu’à cet été. Il faut avoir des idées et du temps. Si on peut faire plus on fera plus mais il faut que cela reste pertinent », confie Gilles Guillaume.

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