Hypoxie et sport, 
cocktail gagnant ?

Et si l’altitude ouvrait de nouvelles perspectives dans la lutte contre les maladies neurodégénératives ? À Poitiers, une étude universitaire inédite explore les effets combinés de l’hypoxie et de l’exercice physique sur les capacités cognitives.

Pierre Bujeau

Le7.info

Ayoub Boulares s’intéresse depuis le début de ses études à la santé des personnes âgées, et plus particulièrement aux victimes de maladies neurodégénératives. Déterminé à faire avancer la recherche, le doctorant mène une étude novatrice, encadrée par le laboratoire Move et le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Poitiers. Celle-ci vise à analyser les effets de l’hypoxie -une diminution de la concentration d’oxygène dans le sang, similaire à celle observée en altitude- associée à l’exercice physique sur les capacités cognitives et cérébrales. Face au manque d’oxygène, le corps s’adapte en produisant davantage de globules rouges, un processus bénéfique non seulement pour les sportifs, mais aussi pour les personnes atteintes de diabète ou d’anémie. « Plus d’un million de personnes sont concernées par la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques, Alzheimer et les pathologies apparentées. C’est un véritable enjeu de santé publique », souligne le titulaire d’un master en sciences humaines et sociales appliquées obtenu en Staps. Pour mener à bien cette étude, Ayoub Boulares est accompagné d’Hugo Lagarde, étudiant en master 2 à l’université de Poitiers. Sous la supervision du Pr Aurélien Pichon, ils devront convaincre 170 volontaires de participer aux tests. 
« Nous recherchons des hommes et des femmes âgés de 50 à 
65 ans, en bonne santé générale. Une salle spécialement équipée nous permettra de reproduire les conditions de haute altitude afin d’induire l’hypoxie », explique Hugo. L’étude s’étale sur six semaines avec trois séances hebdomadaires de trente minutes. Conscients de l’engagement demandé aux volontaires, les chercheurs ont prévu des compensations : « Chaque participant recevra un chèque-cadeau de 100€ ainsi qu’un bilan de santé gratuit », rassure Ayoub.


Un traitement gratuit

A l’issue des huit semaines d'observation, les chercheurs espèrent obtenir des résultats concluants et ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques. 
« Des traitements existent déjà, mais ils s’accompagnent souvent d’effets secondaires. En associant l’hypoxie à l’exercice physique, nous voulons proposer une alternative non médicamenteuse », explique Hugo. Si vivre à plus de 1 500m d’altitude favorise naturellement ce processus, des séances d’hypoxie encadrées sont accessibles, notamment à Poitiers. Depuis 2021, le CHU dispose en effet d’une salle capable de moduler le taux d’oxygène pour reproduire ces conditions. Les conclusions de l’étude seront dévoilées en décembre 2026.


Les personnes intéressées peuvent contacter les chercheurs par courriel : ayoub.boulares@univ-poitiers.fr ou hugo.lagarde@etu.univ-poitiers.fr.

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