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Aujourd'hui
Modiie soit la sociologie
Anaïs Garestier dite Modiie. 29 ans. Streameuse. Chroniqueuse pour Arte et Blast. Se sert du jeu vidéo pour décrypter les sciences politiques et les sujets de société. Résolument féministe.
A Poitiers, Montamisé, Fontaine-le-Comte, Migné-Auxances ou encore Saint-Benoît, de nouvelles résidences vont sortir de terre en 2025 pour répondre aux demandes en logements sociaux. Le fichier partagé des bailleurs de la Vienne en recense actuellement près de 9 900 et la liste ne cesse de s’allonger. Contrairement à la construction individuelle privée (lire p. 9), le secteur continue donc de produire de manière conséquente, navigant entre hausse des coûts des matériaux, augmentation de l’Indice de référence des loyers (+3,26%) et des charges financières (+5M€ entre 2021 et 2023), fluctuations du livret A (redescendu de 3 à 2,4%)... « Malgré un contexte économique assez pesant, nous maintenons un plan d’investissement important », confirme Stéphanie Bonnet, la directrice d’Ekidom. En 2025, l’office public de l’habitat de Grand Poitiers va quasiment doubler sa production de logements par rapport à l’an passé, soit près de 300 pour un investissement d’environ 48M€. De son côté, Habitat de la Vienne a programmé plus de 370 logements neufs dans le département (et presque autant en Charente-Maritime) pour plus de 50M€, sous la forme d’une myriade d’opérations à Poitiers mais aussi dans des villages comme Saint-Martin-la-Pallu, Gouëx, Queaux, Saint-Jean-de-Sauves ou Mouterre-Silly.
« Nous faisons surtout des T2 et des T3, ce sont les produits phares, assène le directeur général d’Habitat de la Vienne Pascal Aveline. Ils correspondent au phénomène de décohabitation actuel. Nous réalisons très peu de T4 ou T5. » A contrario, du côté d’Ekidom, on privilégie les T1, T2 et T5. « La crise du logement sur Grand Poitiers est surtout sensible sur les petits et les grands logements, confirme Stéphanie Bonnet. On retravaille ces typologies avec les promoteurs, qui ont tendance à privilégier les T3 et T4. » Avec les promoteurs en effet car, conjoncture économique oblige, nombre d’entre eux éprouvent des difficultés à commercialiser leurs appartements et se tournent vers les bailleurs sociaux pour pouvoir mener à terme certains projets. A Poitiers, la résidence Garden Blues portée par Ekidom en est un exemple. L’opération comprendra deux tiers de logements sociaux, « mais dans des bâtiments entiers, pour limiter les charges de co-propriété de nos locataires », prévient Stéphanie Bonnet. « Les promoteurs proposent des ventes en bloc aux bailleurs sociaux, confirme Pascal Aveline, le directeur d’Habitat de la Vienne. Cette année, nous allons tester rue de la Gibauderie à Poitiers une opération avec, à côté de logements privés, des logements sociaux et intermédiaires(*). » D’autres facteurs expliquent le dynamisme du secteur, dont dépend en partie celui du bâtiment, comme la nécessité pour les communes de satisfaire à la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain) qui impose un pourcentage de logements sociaux, ou leur volonté de proposer des logements adaptés aux seniors.
(*)Autorisés en zone B1 uniquement, autrement dit dans la Vienne à Poitiers, ces derniers permettent à des salariés n’étant pas éligibles au parc social de bénéficier de loyers plafonnés.
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