Aujourd'hui
Privé de Kevin Harley, le PB86 a fait mieux que résister à Monaco. Hélas, quelques erreurs défensives et un money-time mal négocié ont précipité sa chute. Il faudra relever la tête à Fos.
Poitiers-Monaco. Une affiche qui fleure bon… le football du milieu des années 90. A l’époque, le Petit poucet avait sorti le club princier de la coupe de France. Vingt ans plus tard, le Petit poucet s’appelle le PB86 et avance à pas comptés face au leader virtuel, flanqué d’une armada inégalée dans la division. Pour Poitiers, l’équation est claire : après ses deux revers à l’extérieur, une défaite et le précipice se rapprocherait un peu plus. Qu’à cela ne tienne, pourtant privé de Kevin Harley, l’ancien pensionnaire de Pro A démarre sans complexe. Histoire de brouiller les pistes, Ruddy Nelhomme a collé Etienne Joumard dans les pattes de Darrell Mitchell.
Le coup de poker défensif produit ses effets et, malgré un léger retard à l’allumage (4-7, 4e), le PB fait bonne figure. Jeff Greer à peine entré sur le parquet, il s’illustre par un triple qui propulse son équipe aux commandes (13-9, 8e). L’entrée en jeu de Killingsworth n’y change rien, Kanté, excellent en post-up, et les siens sont dans leur match (18-11, 9e). Greer s’offre même un contre monumental sur Mitchell au poste bas. Ajoutez à cela une domination au rebond offensif -sept en première mi-temps !- et vous avez un choc des extrêmes plus équilibré que jamais. Le revenant Moustapha Fall fait la moue et il a raison. La Roca Team est maladroite et paie ses insuffisances au prix fort. Jusque-là discret, Ona Embo met au supplice son cerbère à très longue distance (26-17, 14e). Et comme Fitzgerald ne rate pas grand-chose de ce qu’il entreprend, l’écart enfle jusqu’à onze unités. Las… Avec une équipe aussi talentueuse que Monaco, il faut s’attendre à une réaction. La Roca Team s’essaie à la zone 2-3, Thinon échoue par deux fois d’affilée à la sanctionner.
Taylor, ce poison
A l’inverse, Taylor sort de sa boîte et donne le tournis à son vis-à-vis. Tornato, Mitchell et Akpomedah d’un dunk rageur rapprochent les siens de l’hôte du soir (37-32, 20e). La deuxième période s’annonce tendue au possible. A peine le temps de le dire que l'ASM nous donne raison. Sans doute frustrée par sa première période moyenne, la formation dirigée par Mitrovic durcit le ton dans la deuxième moitié du troisième quart. Après un triple de Greer (49-41, 24e), le finaliste des playoffs 2014 fait le coup de la panne à Saint-Eloi pendant de longues minutes. Vebobe, Mitchell et Tornato surfent sur la vague et la Roca Team reprend les commandes (49-52, 27e), après un cinglant 11-0. Mais il y a des petits signes qui ne trompent pas. Ce nouveau panier primé de Greer, mais aussi ce stop défensif d’Ogide sur Vebobe en contre-attaque ou cette balle arrachée par Ona Embo dans les mains de Mitchell.
Poitiers s’accroche, se bat. A l’orgueil. Et ça nous promet un money-time suffoquant. Les deux équipes entament un collé-serré très "caliente". Saint-Eloi chavire de bonheur sur un triple à sept mètres de Thinon (63-59, 35e), mais il en faut beaucoup plus pour tuer le suspense. Même à +6, le PB ne peut rien revendiquer. A plus forte raison parce que Dumortier et Taylor (18pts, 6pds, 22 d’évaluation) ont la bonne idée de faire chauffer la mécanique azuréenne. Taylor, encore lui, assure à mi-distance à moins d’une minute de l’emballage final. A contrario, Fitzgerald rate un shoot tout cuit près du cercle. Heureusement, l'arrière monégasque se troue à son tour derrière la ligne des 6,75m. Vingt-huit secondes à jouer, égalité et possession Poitiers. Ona Embo décide d’enclencher un tir à trois points à treize secondes de la fin de la possession, plutôt que de manger le chrono. Son missile « fait » gamelle. Dans la foulée, ce poison de Ronell Taylor joue le un-contre-un et claque un lay-up au nez et à la barbe de Kante (69-71). Le rêve est passé si près… En dépit d’une prestation solide, le PB enchaîne sa troisième défaite de rang. Il faudra vite stopper l’hémorragie car la zone rouge se rapproche à vitesse grand V.
La fiche
A Poitiers, salle Saint-Eloi, AS Monaco bat PB86 71-69. Mi-temps : 32-37. 2282 spectateurs. Arbitrage de MM. Kerisit et Murillon.
Poitiers. Thinon (8), Fitzgerald (14), Ona Embo (8), Ogide (8), Guillard (3), Greer (12), Joumard (4), Kante (12). Entraîneur : Ruddy Nelhomme.
Monaco. Dumortier (12), Jones (4), Vebobe (5), Fall (2), Akpomedah (5), Tornato (4), Taylor (18), Mitchell (16), Killingsworth (5). Entraîneur : Zvezdan Mitrovic.
Ils ont dit…
Nelhomme : « On se bat pour se maintenir »
Ruddy Nelhomme (entraîneur de Poitiers) : « La déception domine, car nous avons fait un gros match, même si nous leur avons donné des paniers faciles, sur des back-door, des drive… On aurait pu être encore mieux que cela. C’est dommage, nous nous étions donné les moyens de… Rien que dans le deuxième quart, on leur offre cinq ou six paniers. En deuxième mi-temps, on a raté quelques tirs ouverts. C’est décevant parce que nous étions chez nous. On se met en difficulté par rapport à la suite du championnat. Le tir de Carl ? Il a pris la décision de le prendre, ce n’est pas le sujet. Il faut relever la tête et aller à Fos pour faire quelque chose. Kevin ? Il est encore en béquilles et en a encore pour deux à trois semaines. Aujourd’hui, on se bat pour se maintenir, il faut le dire. »
Jeff Greer (ailier du PB86) : « Défensivement, nous avons fait un match en relevant le défi proposé par Monaco. Carl a pris le tir, c’est son choix et il en met plein des comme cela à l’entraînement. C’était un bon tir. Personnellement, j’ai eu mal aux jambes en deuxième mi-temps. Je suis fatigué… »
Etienne Joumard (meneur du PB86) : «Ce match se joue à rien, ce sont les petits détails qui font la différence. Aujourd’hui, même si nous sommes dans une situation difficile, il faut continuer à travailler. Il ne faut pas oublier que c’était Monaco en face. A la fin, il manque un rebond, une mauvaise défense, une contre-attaque… C’est dommage.»
Moustapha Fall (intérieur de Monaco) : « Notre objectif est de monter directement, donc on ne peut pas laisser des points en route. Hyères-Toulon nous met une forte pression. Ce soir, nous étions dans le dur, mais nous avons réussi à nous en sortir grâce au caractère. Ma prestation ? J’ai été un peu frustré parce que je n’arrivais pas à faire ce que je voulais. Mais j’ai réussi à garder la tête froide. Pour moi, Poitiers n’est pas à sa place au classement. L’accueil du public m’a fait plaisir. »
Zvezdan Mitrovic (entraîneur de Monaco) : « Ce soir, on a eu de la chance dans ce match. Coach Nelhomme a mis en place une très bonne tactique pour mettre de la pression sur les arrières et empêcher la transmission des ballons à l’intérieur. Le fait qu’on joue sans Mike Mokongo ne nous a pas aidés non plus. Le numéro 14 (Etienne Joumard) a fait un très bon match, comme le numéro 4. »
Photo Seb Jawo
Photo Seb Jawo
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Patricia Thoré, l'amie des bêtes
Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.