Aujourd'hui
À moins de quinze jours du premier tour des élections départementales, la campagne s’accélère. Pour les candidats des cantons de Poitiers, le rendez-vous dominical sur le marché des Couronneries est incontournable. Malgré le relatif désintérêt des Poitevins…
10h. Dimanche 8 mars. Place de Provence, au coeur du quartier des Couronneries. Comme chaque semaine, le lieu est bondé. À l’occasion du marché dominical, commerçants, habitués et militants politiques se retrouvent tout au long de la matinée. À l’approche de chaque élection, les candidats en font un lieu clé de leur campagne.
10h02. Pour ce premier dimanche ensoleillé et chaud de l’année, les candidats se sont levés tôt. Sur le pied de guerre, un paquet de tracts à la main, ils se positionnent aux endroits clés de la place de Provence pour arrêter les passants.
10h06. PS, UMP et partis de gauche ont répondu présent. Seul manque à l’appel le FN, pourtant annoncé, par les sondages, comme le favori du premier tour sur le plan national. « Ce n’est pas plus mal qu’ils ne soient pas là, lance Hichem, qui vend ses vêtements chaque dimanche aux Couronneries. Ils ne sont pas les bienvenus ici. »
10h13. L’indifférence des Poitevins vis-à-vis des élections départementales, et par conséquent des militants, est flagrante. Youna, 23 ans, « ne (sait) même pas à quoi elles servent ». Difficile ici de mettre en valeur un programme, les candidats doivent avant tout expliquer le fonctionnement du Département à un public souvent ignorant.
10h20. Au carrefour des allées centrales, le maire Alain Claeys et son équipe sont venus afficher leur soutien aux candidats de Vienne à Gauche. Une sortie médiatique qui attire l’oeil et suscite les réactions. « Ça ne sert à rien qu’ils se montrent ainsi, lâche Françoise, 48 ans, venue faire ses emplettes en famille. Aujourd’hui, les gens sont lassés du PS sur le plan national. On se tourne désormais vers d’autres alternatives. »
10h35. Ce désaveu, les autres partis de la gauche l’ont bien compris. Pour ces élections départementales, ils ont décidé de jouer la carte de l’unité, en proposant une liste commune « Inventons la Vienne écologique et solidaire », dans les dix-neuf cantons du département. « Certains électeurs ne veulent plus voter en faveur du gouvernement en place et ont, dans le même temps, peur du FN, souligne Vincent Mauger, candidat du canton Poitiers 2. En nous montrant soudés et proches des gens, nous avons une vraie carte à jouer. »
10h52. Les allées ne désemplissent pas. Alors que les commerçants ont toute l’attention des Poitevins, les candidats et leur équipe, eux, peinent à engager la conversation. « Contrairement aux dernières élections présidentielles et municipales, on sent que les gens ne sont absolument pas intéressés, lâche une militante de droite. Ce qu’ils ne semblent pas comprendre, c’est que l’absentéisme massif profite au FN. »
À deux semaines des élections, les instituts de sondage évaluent le taux d’abstention à 56%. Un chiffre qui semble très optimiste, si l’on en croit le désintérêt sur le marché des Couronneries. Nous consacrerons une double page à ces élections départementales dans notre prochain numéro.
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Patricia Thoré, l'amie des bêtes
Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.