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Et si Poitiers avait sa propre monnaie ?
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : lundi 16 février 2015A Poitiers, un collectif planche sur la création d’une « Monnaie Locale ». Complémentaire de l’euro, elle permettrait de régler des achats ou services auprès de commerçants ou entreprises du territoire. Et favoriserait ainsi le développement de l’« économie réelle ».
L’Heol à Brest, la Muse à Angers ou le Sol-Violette à Toulouse… Une trentaine de « Monnaies Locales Complémentaires » (MLC) circulent actuellement en France. Un peu à la manière des « chèques restaurants », ces monnaies ne peuvent être utilisées qu’au sein d’un réseau de partenaires (commerçants, entreprises, associations…), partageant un ensemble de valeurs préalablement établies au sein d’une charte.
Cette philosophie a séduit Jenny Buord. « Tiens, et si on parlait d’une monnaie locale à Poitiers ? », a t-elle lancé à la cantonade, sur son mur Facebook, il y a quelques mois. Très rapidement, des amis ont répondu à son appel. En octobre, plus de cinquante personnes ont participé à une première réunion d’information. Un collectif composé d’une dizaine de Picto- Charentais s’est alors constitué. « Désormais, il faut que nous créions des groupes de travail pour plancher sur la charte, la communication, la structure d’une association… », explique Jenny.
Recréer de la richesse localement
La Poitevine ne manque pas d’enthousiasme. « J’adore porter des projets collectifs. Ce qui m’importe, c’est que nous réfléchissions ensemble à ce que nous souhaitons. La démarche est presque plus intéressante que le résultat », assure-t-elle.
A ses côtés, Pierre Rigollet, également membre du collectif, semble avoir déjà étudié longuement le sujet. « Moi, je veux voir cette monnaie circuler, déclare-t-il. Il est temps de récréer de la richesse sur le territoire. Actuellement, 95% de l’argent qui circule dans le monde n’a pas de lien avec l’économie réelle. Il est capitalisé, thésaurisé, sert à la spéculation boursière ou est investi on ne sait où. »
Concrètement, une monnaie locale s’utilise exactement comme l’euro. Par exemple, quand vous réglez votre déjeuner en MLC, le restaurateur se fournit en viande chez un boucher du réseau, qui paie l’éleveur de bétail en MLC, ce dernier achète du fourrage avec cette même monnaie et ainsi de suite… « On ne peut pas jouer avec cet argent. La monnaie locale a vocation à circuler, pas à dormir sur un compte en banque ! »
Réunion de travail, ce jeudi, à la Maison des 3 Quartiers. Renseignements : mlcpoitiers@ gmail.com ou www.facebook. com/monnaielocale86
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Patricia Thoré, l'amie des bêtes
Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.