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En France, près de 10 000 enfants ne seraient pas scolarisés et apprendraient de manière autonome à la maison. Le sujet de la non scolarisation s’invite à Poitiers, à la faveur de la projection du documentaire « Etre et devenir », de Clara Bellar. Samuel Garnier sera au Tap-Castille, le 19 février…
C’était au coeur de l’été dernier. Noémie 10 ans au compteur de la vie, a choisi. Choisi de ne plus se rendre à l’école Montessori de Migné-Auxances, où elle était scolarisée depuis trois ans. « Elle a toujours su que, si elle le souhaitait, elle pourrait rester à la maison », indique son père, Samuel Garnier. Même l’anniversaire d’une copine, une semaine avant la rentrée, ne l’a pas détournée de sa décision. Depuis plusieurs mois donc, Isabelle et Samuel « répondent aux besoins » de leur fille, mais ne lui imposent pas un rythme défini. « On garde juste un temps d’apprentissage pour les matières scolaires. Un enfant apprend tout le temps, quelle que soit l’activité. »
Pour le gérant de la librairie poitevine « Le Verseau » et sa compagne, la question de l’apprentissage informel ou en autonomie répond autant à une philosophie de vie qu’à un processus pédagogique auquel ils croient. Plus tard, Noémie aimerait « faire la cuisine ». Mais son autre passion, c’est le poney, qu’elle pratique depuis l’âge d’1 an. Une activité qui lui permet de côtoyer beaucoup d’autres enfants. « On pense souvent que les enfants non scolarisés ont un problème de socialisation. Mais l’école n’est pas le seul cadre de rencontres… » Non scolarisation. Rien que le terme effraie les plus fervents défenseurs de l’école. En France, ils seraient pourtant entre 8000 et 10000 enfants à expérimenter ce que certains appellent une « pédagogie différenciée ».
« Pour les enfants, pas contre l’école »
Dans son documentaire intitulé « Etre et devenir », Clara Bellar s’efforce de faire tomber les a priori et préjugés. Elle a recueilli des témoignages d’adeptes de « l’unschooling », en Allemagne, en Angleterre, en France et aux Etats-Unis. La réalisatrice laissera le soin à d’autres de « défendre » son point de vue, le 19 février, à Poitiers. Elle écume les salles de l’Hexagone depuis près d’un an. Avec un seul message : c’est possible ! « Je n’ai pas fait un film contre l’école, mais pour les enfants. Tous les jeunes que j’ai rencontrés ont une qualité très rare d’attention, d’écoute et de dialogue avec les adultes. Mais au déport, je dois bien avouer que j’étais choqué par certains aspects. Ça venait tellement d’une autre planète ! »
« Etre et devenir » raconte des tranches d’existence différentes, recèle les talents, notamment musicaux. En creux, il y est aussi et surtout question de « travail sur soi », d’« épanouissement » et de « mode de vie global ». La culture française a pourtant du mal à accepter l’apprentissage informel. Et il n’est pas rare que certains enseignants se fâchent tout rouge, à l’issue de la diffusion du documentaire. « En France, on a des difficultés à imaginer l’enfant sans l’école. On me dit parfois que je suis rentrée dans une secte ! » Le débat est ouvert…
Pratique
Ciné-rencontre autour du film « Etre et devenir », jeudi 19 février, 20h30 au Tap-Castille. Pré-réservations à partir du 16 février, directement au Tap-Castille.
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Patricia Thoré, l'amie des bêtes
Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.