Dans quatre mois, la capitale régionale accueillera le congrès national du Parti socialiste. Son Premier secrétaire général, Jean-Christophe Cambadélis, a pris hier le pouls de la Fédération de la Vienne. Avec un seul mot d’ordre : l’unité de la gauche dans la perspective des Départementales.
Le patron du Parti socialiste réalise actuellement un tour de France des fédérations socialistes. Trente-cinq villes à visiter au pas de charge, histoire de sonder le moral des troupes et de soutenir les candidats aux Départementales. Sa journée-marathon, hier à Poitiers, était dans cet esprit. Le député de Paris a d’abord rendu une visite à son « ami Alain Claeys », avant d’être accueilli à la Région par Jean-François Macaire (*). « Sans préjuger de celui qui sera candidat » à la tête de liste socialiste dans la Grande Région, a-t-il pris le soin de préciser. Macaire dispute en effet le leadership à son tout-puissant voisin aquitain, Alain Rousset.
Qu’importent les petites bisbilles internes à la rue de Solférino, car ce qui préoccupe avant tout Cambadélis, c’est « l’unité de la gauche dans l’optique des Départementales ». « La gauche de proximité, celle qui travaille sur les solidarités. Les Français y tiennent et la connaissent. » Le hic, c’est que le Parti socialiste dispose de peu d’alliés à sa… gauche pour défendre ses valeurs. Dans le département, par exemple, le PC, une partie des écologistes et le Parti de gauche font cause commune autour de candidatures marquées du sceau de « la Vienne écologique et solidaire ». Les stigmates des dernières Municipales. « Il ne faut pas se tromper de combat, ni de colère. Si la gauche n’est pas dans l’unité, elle peut être éliminée… » Et de citer le FN comme l’adversaire numéro 1.
« Des militants unis »
Le ton est alarmiste, mais sans doute un peu moins fataliste qu’avant le 7 janvier 2015. Car la gestion des attentats par l’exécutif a rehaussé le niveau d’estime des Français pour François Hollande et Manuel Valls. Les bons sondages se traduisent, sur le terrain, par « un climat plus serein et davantage d’écoute ». « Ce qui n’était absolument pas le cas avant les Municipales », précise le patron du PS. Benoît Tirant, son alter ego dans la Vienne, a également indiqué sa «fierté» d’être au côté « d’hommes et femmes politiques exemplaires et de militants unis ».
Avant de rallier Orléans aujourd’hui, Cambadélis a également participé à deux rendez-vous ouverts : l’un, au Local, avec des jeunes en service civique, l’autre à la MJC Aliénor d’Aquitaine, autour de la laïcité. Dans les deux cas, les échanges ont été nourris. De là à dire que le PS s’illustrera dans les urnes les 22 et 29 mars prochains, il y a un «gap» que personne ne prend le soin de franchir.
(*) Jean-Daniel Blusseau, chef de file des élus de gauche au Département, Catherine Coutelle, députée de la Vienne et d’autres personnalités socialistes ont également accompagné le Premier secrétaire du PS hier.