Les musulmans de Poitiers ont tenu à afficher leur solidarité avec les victimes de l’attentat qui a frappé Charlie Hebdo, mercredi. De nombreuses personnalités et des citoyens ont répondu à leur appel ce midi.
« Quiconque tue une personne, c’est comme s’il tuait l’humanité. Et quiconque sauve une vie, c’est comme s’il sauvait l’humanité. » Les deux messages du coran sont bien en évidence, sur la mosquée de Poitiers. Comme le panneau « Je suis Charlie », tenu par un homme un peu à l’écart. Deux jours après la « tragédie de mercredi », les musulmans de Poitiers ont ouvert, ce midi, les portes de leur lieu de culte à tous les Poitevins. Après la prière de la mi-journée, les nombreux fidèles se sont réunis en silence, autour de leur imam, Boubaker El Hadj Amor. Face à eux, quelques centaines de personnes, simples citoyens, élus et représentants des autres communautés religieuses (juive, protestante, catholique).
« Un avant et un après 7 janvier 2015 »
Comme un symbole, l’imam de Poitiers enlace beaucoup d’entre eux, tombant dans les bras des moines de Ligugé, venus dans un « geste naturel ». Avant d’observer une minute de silence, Boubaker El Hadj Amor salue ses « frères d’humanité » et rappelle sa volonté de croire en « la fraternité ». « Dans une situation compliquée comme celle-ci, on aurait pu penser que les gens réagiraient avec un sentiment de vengeance, confie Omar, 20 ans. Mais à Poitiers, les gens réagissent bien et il n’y a pas d’amalgame. Tout cela va dans le bon sens… »
Comme d’autres musulmans, Omar assistera au rassemblement de demain, à 15h, place Leclerc. L’imam de Poitiers le répète à l’envi : «Au-delà de l’émotion, il faudra que l’éveil des consciences dure. Il y a eu un avant et un après 11 septembre. C’est la même chose pour le 7 janvier 2015.» Quant aux versets coraniques déployés sur une banderole, ils répondent directement au geste des Identitaires, le 20 octobre 2012.