L'odysée de Rosetta

La mission Rosetta livrera prochainement ses premiers résultats. L’aboutissement d’une longue aventure à laquelle ont participé les équipes poitevines de la Saft.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

Rosetta a marqué l’actualité en 2014 et l’éclairera assurément en 2015. Saluée par la presse du monde entier et notamment pas les très critiques Américains, la mission orchestrée par l’Agence spatiale européenne représente une avancée majeure dans la recherche d’éléments de compréhension sur la création des planètes.

Le 12 novembre dernier, dix ans après son départ de la Terre, la sonde spatiale Rosetta envoyait le petit robot Philae explorer la surface de la comète 67P Churyumov-Gerasimenko. Une première. Jamais, dans l’histoire, un engin humain n’avait réussi pareil exploit.

Après plus de soixante heures de fonctionnement, pendant lesquelles il a pris un maximum de mesures, Philae s’est mis en veille, en attendant que les panneaux solaires prennent le relais de la pile fabriquée par… la Saft ! « Notre part du contrat est pleinement remplie, se félicite Yannick Borthomieu, chef de produits Espace à la Saft. Les équipes ayant travaillé sur la pile étaient très enthousiastes à l’annonce du succès de la mission. »

Mascot, le petit frère

Il faut dire que si le Cnes et l’Agence spatiale européenne ont fait confiance à la Saft, c’est avant tout parce que l’entreprise française fait ses preuves dans le domaine aérospatial depuis 1965. « Cette mission démontre, une fois encore, la haute fiabilité de nos batteries. Nous travaillons régulièrement avec le Cnes, mais aussi avec des acteurs étrangers de la recherche spatiale. » La Saft a notamment équipé l’atterrisseur japonais Mascot, lancé le 3 décembre dernier, qui devrait se poser sur un astéroïde courant 2018. « Nous avons travaillé sur cette mission de la même manière que pour Rosetta, c’est un peu sa grande soeur, poursuit Yannick Borthomieu. Nous pouvons nous targuer d’avoir une bonne maîtrise de ces projets à long terme, qui nous procurent d’autant plus de satisfactions. »

Rosetta et Philae pourraient, eux, reprendre du service l’été prochain. « La comète sera plus proche du Soleil et les panneaux solaires de Philae devraient lui fournir assez d’énergie pour fonctionner, explique Nicolas Biver, astrophysicien à l’Observatoire de Paris. Les émanations de gaz seront plus intenses, nous permettant de réaliser des mesures plus précises. »

D’ici là, le scientifique sera de passage, le 11 février prochain, à l’Espace Mendès-France, pour animer une conférence sur le sujet. L’occasion de détailler, en profondeur, les nouveaux objectifs de Rosetta.

Crédit Photo : ©CNES/Rosetta/MPS for OSIRIS TESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM, 2014
 

 

 

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