Après une année 2013 décevante, le Futuroscope a bouclé l’exercice 2014 sur un chiffre d’affaires en hausse de 15%, à 88M€. La fréquentation a suivi dans les mêmes proportions, avec 1,640 million de visiteurs accueillis l’an passé. Et 5M€ vont être investis dans trois nouvelles attractions dès cette saison.
Certains ont pincé le nez en découvrant que le Futuroscope accueillerait, en son sein, les Lapins crétins. Ceux-là doivent aujourd’hui se rendre à l’évidence. Les personnages burlesques des studios d’Ubisoft ont rajeuni l’image du parc et dopé ses chiffres l’année dernière. En février (+45% de fréquentation) et à Pâques 2014 (+20%), la nouvelle attraction s’était déjà taillée un joli succès auprès du grand public. La croissance du chiffre d’affaires sur l’année pleine -de 76M€ à 88M€- a confirmé cette tendance « haussière ». Les Lapins crétins font vendre, y compris à Noël, où 105 000 personnes ont arpenté les allées du parc. Et ce n’est pas Ubisoft qui s’en plaindra puisque la multinationale touchera un intéressement… dont le montant n’est pas connu.
Avec 1,640 million de visiteurs en 2014, soit 180 000 supplémentaires par rapport à 2013, le Futuroscope reprend donc son envol un temps suspendu. Mais pas question pour Dominique Hummel de se reposer sur ses lauriers. Le «boss» annonce déjà la couleur pour cette saison et les suivantes, selon la logique du plan d’investissement de 46M€, consenti par la Compagnie des alpes entre 2014 et 2018. « Notre objectif est de renforcer la diversité de l’expérience, au-delà de l’image. Par ailleurs, un Français sur deux n’a pas encore visité le Futuroscope, mais les études montrent que le parc fait partie de ceux qu’il a envie de découvrir. »
Moins d’images, plus d’interactivité
Pour « créer l’urgence de la visite » et dépasser le « handicap de la distance », le Futuroscope s’oriente ainsi vers des attractions « fun, festives et familiales ». C’est le sens de la campagne de com’ qui démarrera, mi-janvier, sur les chaînes de télé nationales. Le slogan retenu ? « Vous n’imaginez pas ce qui vous attend ». Les trois pavillons stars de 2015 vont dans le sens d’une interactivité plus prononcée. Ouverte dès février, l’Arena -sous la nouvelle boule- proposera neuf défis sportifs et mentaux. Deuxième mastodonte annoncé : le Kube, un spectacle vivant de 23’, mêlant mapping et et performances artistiques. « Un clin d’œil au monolithe de Kubrick et d’Arthur C. Clark, dans 2001, l’Odyssée de l’espace. C’est tout un symbole puisque ce théâtre (ex-Astromouches) prendra la place d’une salle Imax », détaille Dominique Hummel.
Enfin, à l’été, une galerie d’un genre particulier verra le jour dans l’ancien bâtiment de « Stars du futur », avec la possibilité de découvrir des « objets du futur immédiat ». Au total donc, 5M€ investis sur ces trois rendez-vous. Un projet d’une envergure encore supérieure est prévu à l’horizon décembre 2016 pour la saison 2017. Un partenariat est en négociations avec une « grande signature ». L’annonce pourrait être faite dès février, au moment de la réouverture du Futuroscope.
Photo dr/Futuroscope
« L’Inde ? Laissons du temps au temps… »
Nous avons évoqué, dans ces colonnes, la possibilité que le Futuroscope s’exporte en Inde et/ou accueille un pavillon thématisé. Deux hypothèses encore lointaines, mais renforcées par la pose de la première pierre du datacenter de Marcireau et de son partenaire indien ICDI. Sur ce développement possible en Asie, Dominique Hummel entend se montrer très prudent, sans doute échaudé par le précédent chinois. « Il faut donner du temps au temps, avance le patron du Futuroscope. Nos partenaires potentiels connaissent notre métier et disposent de moyens financiers. Ce sont deux points positifs… » Le troisième, c’est que le groupe Appu Ghar possède des réserves foncières à Jaipur, où des hôtels et un terrain de golf sont déjà construits. Dominique Hummel se rendra sur place en mars, avec une délégation de la Compagnie des alpes. « Disons que c’est du sérieux qui demande à mûrir ! » Une autre piste avec des investisseurs singapouriens mènerait vers la Chine et Shanghai. Eux aussi cherchent à implanter « des attractions indoor » avec des sujets universels.