Le PB a perdu le Nord

Idéalement lancé à l’amorce du money-time, le PB86 a gâché une belle occasion d’équilibrer son bilan comptable, ce samedi face au Portel. A l’inverse, les Nordistes repartent de Saint-Eloi avec quelques motifs de satisfaction.

Arnault Varanne

Le7.info

L’une vient de battre Nantes à l’extérieur, l’autre a concassé le co-leader Orchies. Entre le PB86 et l’ESSM Le Portel, les confrontations hivernales donnent souvent lieu à des joutes spectaculaires… desquelles les Nordistes repartent toujours frustrés. Dans une enceinte de Saint-Eloi remplie jusqu’aux cintres, le mano a mano de cette quatorzième journée démarre sur un air de fête. Archi-dominatrices d'entrée, les troupes de Ruddy Nelhomme déroulent en attaque et creusent un premier écart significatif (10-2, 3e). Sur son banc, Eric Girard fulmine, mais ne bronche pas, alors que Drew Fitzgerald et Jeff Greer régalent à tour de bras. L’ancien coach de Strasbourg et Limoges a raison de patienter. Dans les cordes, ses ouailles ne paniquent pas et grappillent peu à peu leur retard, notamment après l’entrée de Wojciechowski. Donaldson offre même un premier avantage à son équipe. Un premier bonus bonifié dans la foulée par un triple de Foucault. Un 0-14 plus tard (12-18, 9e), le PB se remet piano mais sano dans le sens de la marche.

Le deuxième acte commence par un concours de shoots à trois points. Kanté, Mangin et Fitzgerald s’y essaient avec succès, mais c’est bien l’ESSM Le Portel qui tient la corde et ne lâche rien. A l’image de ce rebond litigieux entre Guillard et Wojciechowski. L’intérieur poitevin assène un coup de coude à son cadet et tout le monde retient son souffle. Fort heureusement, M. Boué ne lui inflige qu’une faute technique… Ce fait de jeu électrifie un peu plus des débats très tendus. Sonné et contrarié par la zone portelloise, le patient poitevin serre les dents dans l’attente d’un meilleur sort. De son côté, l’ESSM Le Portel surfe sur sa confiance et un soupçon de réussite (29-33, 15e). Il faut quelques exploits signés Ona Embo (9pts à la mi-temps) ou Ogide pour réveiller les 2408 âmes de la salle Jean-Pierre Garnier même si, à la pause, l’hôte de la soirée court toujours derrière son invité. Avec un débours de deux unités (39-41), le PB a clairement limité les dégâts. Il lui faudra cependant diminuer l’apport du duo Chathuant-Donaldson et mieux contrôler le rebond (16-23 après 20mn) pour enquiller un septième succès. 

Et soudain, plus rien…


Las… C’est tout le contraire qui se produit. Battu dans l’agressivité et maladroit en attaque, Poitiers encaisse un 9-0 du plus mauvais effet. A moins onze (39-50, 23e), le finaliste des play-offs 2014 est dans les cordes. Mais puise, dans la difficulté, les ressources pour revenir sur les talons de l’ESSM. Jeff Greer puis l’inévitable Drew Fitzgerald mènent la fronde offensive, le reste des troupes suit le mouvement à l’autre bout du parquet. Si bien que Poitiers met à son tour Le Portel dans la zone rouge. Cheriet sort à cause d’une quatrième faute, Girard écope d’une technique… Bref, le match a changé de sens et le triple de Kanté vient couronner cet état de fait (56-54, 28e). Reste au PB86 à transformer l’essai, avec des travées de plus en plus bouillantes. Sur la foi d’un nouveau missile de… Kanté (64-57, 34e) et de la cinquième faute de Cheriet, Saint-Eloi croit d’ailleurs un peu tôt à la victoire. Deux ou trois ballons mal négociés, des mains qui tremblent, une trop grande permissivité et Le Portel, l’air de rien, est de retour grâce à Chathuant au buzzer (66-66, 38e). Tout est à refaire ou presque !

Certes, il n’y a pas encore le feu à la maison, mais l’incendie couve. Les pyromanes se nomment Benoît Mangin et Jakim Donaldson. Comme un symbole, Greer manque un lay-up en contre-attaque et Ogide (8pts, 4rbds, 3 contres) est sanctionné au rebond offensif. L’occasion est trop belle pour le meneur portellois, qui met les lancers et intercepte un ballon derrière. A contrario, Greer gâche quelques munitions précieuses sur la ligne de réparation (66-68, 39e). Dans un grand soir, Donaldson (20ps, 10rbds, 24 d’évaluation) transforme, lui, le plomb en or (68-70, 39e). Les sorties prématurées de Cheriet et Coleman n’y changent rien, Le Portel va s’imposer pour la première fois de son histoire, en terminant sa partition par un 20-8 rédhibitoire. Le PB86 aura été trop laxiste au rebond (33-43) et en attaque -3/13 dans le dernier quart !- pour s’offrir un cadeau de Noël après l’heure. C’est d’autant plus dommage qu’il y avait largement la place… Cette quatrième défaite à domicile plombe un peu plus ses ambitions. Il faudra réagir dès mardi à Saint-Quentin, sous peine de voir la zone des playoffs s’éloigner davantage encore…

La fiche
A Poitiers, Le Portel bat PB86 77-72. Mi-temps : 41-39.Evolution du score : 20-16, 41-39, 54-58, 77-72. 2408 spectateurs. Arbitrage de MM. Boué et Monsire.

Poitiers. Harley (2), Ogide (8), Fitzgerald (20), Guillard (4), Ona Embo (14), Greer (12), Kanté (12). Entraîneur : Ruddy Nelhomme. 
Le Portel. Wojciechowski (5), Mangin (20), Donaldson (20), Chathuant (12), Cheriet (9), Djimrabaye (4), Coleman (4). Entraîneur : Eric Girard.

Ils ont dit…


Ruddy Nelhomme (entraineur du PB86) : « On a commis beaucoup d’erreurs défensives, mais nous n’avons pas non plus fait les bons choix en attaque. Il y a eu trop de précipitation. On a oublié de jouer un peu sur les post-up. Sur l’ensemble du dernier quart, on prend vingt-trois points. C’est dommage, car on avait fait ce qu’il fallait pour revenir dans le match et passer devant. On a subi l’agressivité du Portel dans les cinq-six dernières minutes. On n’arrive pas à finir un match chez nous… »

Lamine Kanté (ailier du PB86) : « Mangin a fait un bon travail au niveau du rythme et Donaldson a bien joué aussi à l’intérieur. On a essayé, mais cela n’a pas marché à la fin. On a laissé trop de paniers faciles et les lancers manqués coûtent aussi. J’espère que nous allons rebondir à Saint-Quentin. Il faut bien terminer avant la trêve. Personnellement, j’ai eu un peu de mal physiquement à la fin. Il faut que je continue à reprendre le rythme. »

Jacky Périgois (entraineur assistant du Portel) : « On est venus ici sans Justin Safford et Martin Ngaloro, qui avait une gastro. On avait à cœur de prouver que nous pouvions gagner dans cette salle. Cela n’a pas été facile, mais le groupe a été discipliné. Nous avons été performants dans l’agressivité. Nos changements défensifs ont déstabilisé le PB86. On n’a jamais explosé, on est toujours restés à proximité. Le groupe est en confiance, notamment à l’extérieur. »
 

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