À l’approche des réveillons, la Prévention routière intensifie ses messages de sensibilisation sur les risques de l’alcool au volant. La règle d’or est d’anticiper son retour pour ne pas être tenté de conduire le jour J.
On le sait, le réveillon est souvent synonyme de repas gargantuesque et de vin qui coule à flot… A ce titre, une enquête récente nous apprend que 83% des Picto-Charentais ont prévu de boire de l’alcool le soir de la Saint-Sylvestre(*). À première vue, rien de mal à cela…
Plus inquiétant, 41% d’entre eux envisagent de prendre le volant, en roulant lentement ou en empruntant de « petites routes peu fréquentées ». « Les gens pensent ainsi éviter les gendarmes, mais il ne se rendent pas compte qu’ils mettent leur vie et celle des autres en danger. Quand on conduit, on ne boit pas. Point ! », assure Joseph Dupeyron, directeur de la « Prévention routière » de la Vienne.
Donnée tout aussi alarmante, plus d’un quart des habitants de la région ont déjà conduit en pensant que leur taux d’alcoolémie était supérieur à la limite autorisée par la loi… « Il faut agir ! D’autant plus que la fin d’année est clairement identifiée comme une période à risques », explique Joseph Dupeyron. Les chiffres lui donnent raison. Depuis 2009, six personnes ont perdu la vie sur les routes du département pendant les vacances de Noël, vingt-six ont été gravement blessées.
Pour que le bilan cesse de s’alourdir, les associations « Prévention Routière » et « Assureurs Prévention » ont lancé leur campagne « #RentrerEnVie : Engageonsnous pour que les fêtes ne se terminent pas sur la route. » L’objectif est simple : inciter les fêtards à anticiper leur retour. Ceux qui s’y engagent peuvent donc poster, sur les réseaux sociaux, leur « safie », contraction de « safe » et de « selfie ». L’an dernier, plus de 200 000 personnes ont participé à l’opération.
Anticiper le retour
Gaëtan a, lui, décidé de jouer le jeu, mais d’une autre manière… Le temps du réveillon, il sera « Sam », celui qui ne boit pas. « Certains de mes potes ont dit vouloir rentrer chez eux après la fête. Honnêtement, je ne suis pas certain qu’ils seront aptes à conduire… Alors bon, je me suis proposé… Ce n’est pas que ça m’enchante, mais je me sentirais coupable si quelque chose devait arriver », explique le jeune homme de 25 ans.
Julie Papin, coordonatrice sécurité routière de la Préfecture, estime que ce geste ne doit pas être vécu comme une « punition ». « Il y a de très bonnes raisons d’être Sam , assure-t-elle. Nous, au moins, on se souvient de la soirée. On peut créer des « dossiers » (photos compromettantes ou ridicules, ndlr) sur ses amis. On fait des économies. Et puis, surtout, on sauve la vie des autres. »
Personne ne veut se sacrifier ? Il existe d’autres solutions : dormir sur place, faire appel à un taxi, prendre les transports en commun… En bref, soyez inventifs et restez en vie !
(*) Enquête réalisée sur internet auprès de 6 774 individus âgés de 18 à 64 ans.