Plus agressif en défense et solide mentalement, le PB86 a mis fin à une série de cinq revers en championnat, face à une équipe d’Evreux pourtant très accrocheuse (80-75). A confirmer…
A la fête foraine, le grand huit est un manège à sensations fortes, qui donne parfois nausée et vertige… Le spectre d’une huitième défaite consécutive, le PB le repousse depuis mardi et une soirée cauchemar face à Hyères. Mais parce qu’Hyères n’est pas demain, les troupes de Ruddy Nelhomme abordent la réception d’Evreux avec la foi chevillée au corps. Rien de tel que trois triples d’entrée pour mettre l’ALM dans l’ambiance (11-2, 3e). Avec une défense enfin au rendez-vous, Harley and co ne desserrent pas l’étau de leur emprise, si bien que le score enfle dans des proportions dangereuses pour Costentin et les siens (16-4, 6e). Mais un double événement va changer la donne de ce scénario trop bien ficelé.
Jusque-là impeccable sur Teague, Guillard se voit siffler une faute offensive un tantinet sévère, suivie d’une technique pour contestation. Sa « victime », Mickaël Var (14pts, 13rbds) n’en attendait pas tant. A peine entré en jeu, l’ancien espoir poitevin éclabousse de sa classe le match. C’est lui qui permet à ses coéquipiers de revenir (un peu) sur les talons du PB, à l’issue du premier quart (21-14). Dominé au rebond (7-12), Poitiers s’en remet à Andrew Fitzgerald pour reprendre son cavalier seul. Seulement voilà, à trop focaliser sur l’attaque, l’hôte de la soirée baisse sa garde à l’autre bout du parquet, même si sa zone 2-3 contrarie les desseins ébroïciens. Ogide déjà à deux fautes, Guillard à trois, Nelhomme n’a d’autre choix de que lancer Mike Joseph dans l’arène. Mais le Guadeloupéen ne pèse pas lourd face aux kilos d’Eugene Teague et à la ruse de… Var. Du coup, sur un triple de l’ex-Boulonnais, les débats s’équilibrent (28-26, 15e) et, « mieux », l’ALM s’empare des commandes grâce à Cosey (34-35). Heureusement, « Drew » puis Thinon d’un panier dans le corner permettent au PB de virer en tête à mi-parcours.
Peur sur la salle
Ce léger mieux ne doit pas occulter l’archi-domination de l’ALM au rebond (27-13). Cette seule statistique a de quoi faire baliser les supporters les plus assidus. Car lorsque Poitiers lâche du leste dessous, ça se termine mal, en général. Mais passons là-dessus, car le finaliste 2014 des play-offs redémarre le deuxième acte avec une prime motivation. Un 6-0 plus tard, Rémy Valin est contraint de demander un premier temps-mort. De quoi remettre ses ouailles dans le sens de la marche. Cordinier plante une banderille et le suspense est relancé (50-46, 25e). Rien qui affole cependant le PB, étonnamment serein à l’heure où la température grimpe dans la salle. Et ce n’est pas les deux triples de Thinon qui vont la faire redescendre ! Plein de culot, le meneur du PB redonne de l’air à sa formation (64-55, 30e), juste avant de rejoindre le banc.
Malgré ce léger écart, Poitiers n’est absolument pas à l’abri d’un hold-up des visiteurs. Car Drew a beau flamber en attaque (66-55, 21e), il souffre face à Teague et encaisse même sa quatrième faute personnelle. Privé de son pistolero numéro 1 et avec Ogide à quatre fautes, Nelhomme bricole à l’intérieur. Sur les extérieurs, Cosey, lui, se fait plaisir, après que Thinon a raté la balle de + 12 quelques instants plus tôt (66-60, 33e). A quoi ça tient le basket… Ce coup de mou n’obère toutefois pas les chances poitevines. La zone 2-3 gêne beaucoup l’ALM et Greer s’occupe du reste (73-66, 37e). De son côté, l’ALM s’en remet à quelques exploits pour transpercer la zone. Des exploits signés Konaté, mais surtout Cosey, qui « assassine » le PB à quarante-deux secondes du terme (74-75). Drew (23pts, 9rbds, 9 fautes provoquées) lui répond dans la foulée par une faute provoquée et deux lancers transformés (76-75). Trente-cinq secondes à jouer, Cosey pénètre dans la raquette pour servir ses intérieurs, mais la défense d’Harley lui fait perdre le ballon. Valin réclame une faute, en vain. Jeff Greer termine le travail, alors que Cosey fait gamelle sur sa dernière tentative d’égalisation. Dominé au rebond (34/45) mais très économe -neuf balles perdues- et mentalement solide, le PB86 remporte un succès ô combien précieux. Il faudra maintenant confirmer à Denain et Nantes, avant les fêtes de Noël.
La fiche
A Poitiers, salle Jean-Pierre Garnier, PB86 bat ALM Evreux 80-75. Mi-temps : 42-41. Arbitrage de MM. Laplace et Alouahabi. 1982 spectateurs. Score par quart-temps : 23-14, 19-27, 22-14, 16-20.
POITIERS. Thinon (11), Harley (8), Ogide (10), Fitzgerald (23), Guillard (7), Ona Embo (5), Greer (16). Entraîneur : Ruddy Nelhomme.
EVREUX. Var (14), Teague (16), Keita (5), Cosey (16), Konaté (10), Niang (4), Cordinier (8). Entraîneur : Rémy Valin.
Ils ont dit…
Ruddy Nelhomme (entraineur du PB86) : « On n’a pas à faire la fine bouche. Le bateau prenait l’eau d’un peu partout, avec des maux différents, tantôt le rebond, les balles perdues, la méformes des uns et des autres… Il était important d’arrêter cela et de regouter à la victoire. Ce soir, quel que soit le profil du match, on a gagné. Cela fait du bien de retrouver la victoire chez soi, d’avoir un public qui pousse. Malgré les quelques défaites à la maison, le public est encore là. Il est un peu moins présent, mais c’est appréciable de l’avoir avec soi. On a maîtrisé pas mal de choses, mais le talent de deux-trois joueurs en face y a fait. Il y a eu un peu d’imprécision de notre part, quelques faits e jeu aussi… La technique de Pierre-Yves nous coupe un peu dans notre élan, mais on a su rester dedans lorsqu’Evreux est passé devant. C’est bien, cela va nous servir pour la suite. »
Jeff Greer (ailier du PB86) : « La manière dont nous avons défendu dans le premier quart-temps est bonne pour l’équipe. Elle nous a donné confiance parce que ce n’était pas le cas les dernières semaines. Il n’y a pas eu de doute, nous sommes restés concentrés et ensemble. Et nous avons surtout bien défendu dans la raquette, même si nous avons été dominés au rebond. »
Rémy Valin (entraineur d’Evreux) : « On savait qu’il fallait être dur d’entrée défensivement. Et le cinq majeur n’a pas répondu, dans le premier quart ou au début du troisième. Après, Poitiers s’est mis tout de suite en confiance sur des tirs. On ne fait pas ce qu’il faut dans la dureté, quitte à prendre des fautes tout de suite. On n’était pas prêts à répondre d’entrée de jeu… »
Photo Seb Jawo