La Leaders cup ? Avouons-le sans fard, jusque-là, la compétition n’enthousiasmait pas grand’monde. Mais l’air de rien, la formule imaginée par la Ligue est le chemin le plus direct vers les playoffs. Alors, les huit équipes du dernier carré ne la galvauderont pas, a fortiori celles qui éprouvent quelques difficultés en championnat… comme le PB86 et Provence Basket. A l’heure de se retrouver une énième fois, les deux « PB » de la division n’en mènent pas large. La confrontation démarre d’ailleurs sur un tempo piano devant une assistance très clairsemée, à peine 1400 spectateurs. Pas de quoi perturber Pierre-Yves Guillard outre-mesure. L’intérieur poitevin allume les premières mèches (7-2, 4e), mais ce bon vieux Mamadou Dia lui rend la pareille dans la foulée.
D’abord dominé au rebond offensif, son péché mignon, l’hôte de la soirée s’en remet à sa défense pour contrarier les desseins provençaux. Sur un ultime triple de l’inévitable Thinon, Poitiers conclut le premier quart en tête (19-14, 10e). Et redémarre aussi « fort » qu’il a terminé. Avec un Kevin Harley impeccable à la baguette, le score enfle même avantageusement (31-23, 16e). Hélas, jusque-là discret, Broussard s’offre deux un-contre-un victorieux pour ramener les siens sur les talons adverses (34-29, 20e). Jusque-là, le PB est dans son match, notamment en défense. Ça va ne va, hélas, pas durer.
17 ballons perdus
D’oublis défensifs en ballons perdus -cinq dans ce troisième acte-, de mauvais choix en paniers faciles laissés à l’adversaire, le PB remet peu à peu la formation de Rémi Giuitta dans le match. A telle enseigne que les Provençaux prennent les commandes grâce à Davis (40-42, 25e). Dia en rajoute une couche derrière et la crispation s’empare d’Ona Embo and co. Fébriles aux tirs dans le troisième quart (2/10), ils rejoignent le banc avec un débours de neuf unités, avec un terrible 10-24 dans le plexus.
Principal fautif : Amadi McKenzie, coincé sur le banc en première mi-temps pour cause de fautes et intenable en seconde. Sous l’éteignoir à l’intérieur, notamment à cause du chantier réalisé par Ramassamy ou Dia (15pts), Fitzgerald et sa bande tentent à plusieurs reprises de revenir au contact (50-57, 34e). Mais ni l’exploit de Greer, auteur d’un panier spectaculaire au buzzer avec la faute, ni l’abattage de Thinon ne permettront à Poitiers de revenir dans ce quart aller. Ce PB-là est malade de ne plus savoir gagner. Comment pourrait-il d'ailleurs renouer avec le succès, lui qui a laissé onze rebonds offensifs aux Provençaux, donc autant de deuxièmes chances, perdu dix-sept ballons et concédé quatorze interceptions. A ce niveau, ces erreurs récurrentes ne pardonnent pas. Et les mêmes causes produisent les mêmes effets. Le PB saura-t-il relever la tête, vendredi, dans les Bouches-du-Rhône ? S’ils veulent entrevoir les demies, les Poitevins devront l’emporter d’au moins neuf points. Pas impossible...
La fiche
A Poitiers, salle Jean-Pierre Garnier, Provence Basket bat Poitiers Basket 86 71-63. Mi-temps : 31-36. Scores par quart-temps : 14-21, 17-15, 24-10, 16-17. 1415 spectateurs. Arbitrage de MM. Boué et Peyridieu.
POITIERS. Ona Embo (13), Guillard (12), Greer (10), Ogide (10), Thinon (7), Harley (5), Souchu (4), Fitzgerald (2), puis Joumard, Joseph. Entraîneur : Ruddy Nelhomme.
PROVENCE BASKET. Davis (11), McKenzie (10), Broussard (13), Choquet (7), Clerc (5), Dia (15), Cingala-Mata (2), Ramassamy (8). Entraîneur : Rémy Giuitta.
Ils ont dit…
Ruddy Nelhomme (entraineur du PB86) : « On est malades aujourd’hui dans nos têtes. Il manque de l’enthousiasme et de la simplicité dans notre jeu. Quand on fait une ou deux erreurs, on a tendance à paniquer, on ne sait plus où mettre les ballons. Les résultats en pâtissent. On a ce match contre Hyères-Toulon à préparer. Il faut qu’on arrive à retrouver une joie de vivre, à se passer les ballons et à défendre ensemble. »
Pierre-Yves Guillard (intérieur du PB86) : « C’est toujours les mêmes problèmes. On n’arrive pas à être constants, à s’adapter à l’adversaire, aux défenses. Notre jeu est trop stéréotypé. Après, cela devient compliqué. On perd aussi beaucoup de ballons, sans parler des difficultés au rebond. C’est souvent le même film qui se passe, il faut absolument les choses. Je pense qu’on a les joueurs pour le faire. Quand tu perds, tu entres dans une spirale dans laquelle tu perds confiance. »
Arnauld Thinon (meneur du PB86) : « On avait mis l’accent sur deux choses entre les deux matchs de Monaco et Provence Basket : les pertes de balles et le rebond. Encore une fois, on se fait défoncer… L’adversaire n’a même pas eu à forcer, les pertes de balles nous plombent. C’est compliqué à expliquer. »
Rémi Giuitta (entraineur de Provence Basket) : « Ce match était important pour la confiance. On ne fait pas de la Leaders cup une priorité au regard de notre situation en championnat. On vit la même situation que Poitiers en ce moment. On fait preuve de beaucoup de maladresse ce soir, malgré les bonnes situations de tirs. C’est un peu le symbole d’une équipe qui doute. Par contre, ce qui est très intéressant, c’est qu’en défendant comme cela, on peut presque oublier la maladresse. Dans le troisième quart, on est revenus avec de meilleures dispositions qui nous ont donné des paniers faciles. On a retrouvé notre philosophie, en contestant tous les tirs. Tanguy Ramassamy nous amène une grosse présence dans la raquette. Après, ce n’est qu’un round, ça se joue en deux manches… »
Photo Mickaël Planès
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Aujourd'hui
Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.
