David Blanchard effectue des travaux dits « acrobatiques », au sommet d’un arbre ou d’un bâtiment. à plusieurs dizaines de mètres de hauteur, une seule erreur peut être fatale…
« La peur n’évite pas le danger », assure le dicton. En ce qui concerne David Blanchard, une bonne dose de stress peut s’avérer salutaire… Le Poitevin est spécialiste des « travaux acrobatiques ». En clair, il intervient partout où les échelles et échafaudages sont inopérants. Il est capable de nettoyer les vitres d’immeubles de plusieurs étages, remplacer des tuiles sur un toit, élaguer les arbres, traiter des fissures, rechercher une infiltration d’eau pluviale, installer un conduit de cheminée… « En période hivernale, j’évite tout de même de monter sur les toits, car ils sont glissants », explique-t-il.
David n’a rien d’une tête brûlée. S’il avoue avoir été « casse-cou », il s’est assagi avec le temps et l’expérience. « Quand j’enjambe un balcon et que je sens le vide sous mes pieds, je sens poindre l’appréhension. C’est normal et ça m’empêche de faire des bêtises. Je vérifie tout avant de me lancer. » « Si je chutais, c’était la fin » S’il se montre aussi précautionneux, c’est que David est passé très près de la mort… « C’était en 2007, j’étais sur une charpente métallique haute de vingt-cinq mètres, raconte-t-il. J’ai décroché mes deux mousquetons de sécurité en même temps, alors qu’il faut toujours les détacher l’un après l’autre. J’ai créé ce que l’on nomme, dans le jargon, « une rupture d’amorce ». » Sa sangle a lâché, David a perdu l’équilibre. « Heureusement, je me suis rattrapé au dernier moment. Si je chutais, c’était la fin. »
L’un de ses amis n’a pas eu la même chance. Il a perdu la vie en pleine ascension d’un massif des Alpes… « Il était mal accroché. Fauché par une branche d’arbre, il est tombé trente mètres plus bas. » Après ce tragique événement, David a eu beaucoup de mal à renfiler son baudrier. « Mais je n’avais pas le choix. La grimpe, c’est mon gagne-pain. » Désormais, le professionnel prend toutes les précautions. Malgré sa vigilance, certaines situations restent très périlleuses. « Quand j’opère sur un toit, j’accroche ma corde à une cheminée, à une antenne ou à la charpente… Mais il arrive qu’il n’y ait rien à portée de main ! Dans ce cas, je ne suis plus en sécurité. J’avance, accroupi sur les fesses, en espérant que tout se passe bien. » David peut croire en sa « bonne étoile », il n’est jamais tombé.
Cependant, il ne fera pas ce métier ad vitam aeternam. « Il faut avoir une bonne condition physique. Je pense que je peux encore tenir dix ans ».
A « La peur n’évite pas le danger », David préfère le dicton « Prudence est mère de sûreté ».
Renseignements : blanchardentreprise. com, 0679851335, david@blanchard-entreprise.com
ZOOM SUR…
La formation de « cordiste »
David Blanchard a intégré l’armée à 20 ans, dans les « chasseurs alpins ». A sa sortie, il a décidé de faire de l’escalade un métier et a suivi une formation de quatre semaines dans la Drôme. « On apprend toutes les techniques de sécurité liées à l’usage de la corde », explique-t-il. Mais il ne suffit pas de savoir grimper. Le cordiste doit également être capable de réaliser des travaux de maçonnerie, de peinture, de nettoyage, de couverture. Qui plus est, l’alpiniste est tenu d’avoir une condition physique irréprochable, d’observer les consignes de sécurité élémentaires et de tenir compte de la météo. En cas de pluie ou de vent fort, il lui est impossible de grimper.