Le tennisman français Nicolas Mahut inaugurera, jeudi, les nouveaux terrains de padel du Sporting Club de Fontaine. Sa carrière en simple, son appétence pour le double, le record du match le plus long de l’histoire, la coupe Davis… Mahut l’Angevin se confie sur son actualité.
Nicolas, qu’est-ce qui vous amène à Poitiers, pour inaugurer des cours de padel ?
« C’est simple, je collabore avec l’entreprise qui met en place les cours, EPS Padel. Ce sport va se développer dans les prochaines années et attirer de nouveaux licenciés. Personnellement, j’ai joué deux ou trois fois et je trouve que c’est ludique. Je suis content que Poitiers ait pris l’initiative de construire des terrains. »
Poitiers est une ville que vous connaissez et appréciez, non ?
« C’est clair ! J’ai été formé au Creps de Boivre pendant deux ans et je suis revenu jouer quelques fois le Futur. J’ai gagné une fois (2003) et atteint deux fois les demi-finales. L’année dernière, lorsque je suis revenu de blessure, c’est le premier tournoi que j’ai disputé après cinq mois d’arrêt. C’était important… »
À 32 ans, votre avenir tennistique se joue-t-il en simple ou en double ?
« J’ai quelques aptitudes en double et j’ai mis l’accent dessus au cours des dernières saisons. Avant, j’étais focalisé sur le simple, mais mes objectifs ont changé. J’ai vraiment envie de gagner un Grand Chelem. L’ambition appelle l’ambition ! Malgré tout, j’ai encore envie de faire de belles choses en simple. »
Le Masters de double a été remporté par les frères Bryan, la semaine dernière à Londres ? Envie de le disputer un jour ?
« Avec Micka (Ndlr : Llodra), nous étions bien partis cette année. Malheureusement il s’est blessé au coude, donc nous n’avons pas pu y aller. C’est dommage… »
La finale de la coupe Davis aura lieu ce week-end à Lille. Des regrets de ne pas faire partie de l’aventure ?
« Non, je n’ai aucun regret. Sur la deuxième rencontre, j’étais 10e mondial en double et 40e mondial en simple. Maintenant, l’équipe constituée est très forte, je n’y ai pas ma place. Je suis le supporter numéro 1 de l’équipe, dans laquelle j’ai beaucoup de potes. C’est super pour le tennis français. »
Votre nom restera à jamais dans les mémoires pour le match le plus long de l’histoire, disputé face à John Isner (*). Quatre ans après, quel sentiment vous anime ?
« Les gens me connaissent à travers ce match, je n’y peux rien ! Il faudrait vraiment que je fasse quelque chose d’exceptionnel pour qu’on n’en parle plus. Cela reste une fierté. C’était douloureux au début, car j’avais du mal à me détacher de la défaite. Pour une fois, on a parlé du tennis autrement que par les extraterrestres que sont Federer, Djokovic, Nadal, Murray et compagnie. Avec John Isner, on a laissé une vraie belle image de notre sport. »
Comment envisagez-vous votre reconversion ?
« Je travaille déjà avec EPS Padel, j’étais récemment ambassadeur des Internationaux de Vendée… J’ai donc déjà un pied dans l’événementiel. Peut-être que j’aurais envie d’entraîner, de bosser dans les médias. Je dois aussi rencontre Christophe Béchu (Ndlr : maire d’Angers) pour voir quelles missions il pourrait me confier. Tout reste à définir, mais j’ai envie de toucher à tout. »
(*) A Wimbledon, en 2010, la confrontation a duré 11h05’ sur trois jours. Les deux joueurs ont disputé 183 jeux, 980 points et réalisé 216 aces. Score final : 6-4, 3-6, 67-7, 7-63, 70-68, en faveur d’Isner.
Crédit Photo Rémy Chautard