Un grand huit à suspense

Le PB86 a empoché une huitième victoire consécutive à domicile face au Portel, au terme d’un match à rebondissements. Alors qu’ils menaient grand train dans le troisième acte, Souchu et les siens ont tremblé jusqu’au bout pour s’imposer.

Arnault Varanne

Le7.info

Après le couac ébroïcien, le PB86 se savait attendu aux Arènes, devant plus de 3 000 spectateurs. Il n’a pas failli, même si cette huitième levée consécutive à domicile contre l’ESSM Le Portel a été obtenue dans la douleur. La faute à une équipe nordiste accrocheuse, toujours à l’affût de la moindre défaillance adverse. D’ailleurs, c’est elle qui démarre pied au plancher ce lever de rideau de la vingt-huitième journée. Dans un basket très brouillon, Ronnie Taylor s’en donne à cœur joie derrière l’arc (22pts au total). Peu en vue face à  Boulogne le week-end dernier, le nouveau meneur nordiste se montre d’entrée sous son meilleur jour. Heureusement, Karim Souchu a aussi mis le réveil. Du coup, en dépit d’une zone 2-3 un tantinet pénible à attaquer, Poitiers s’offre très vite un petit matelas (14-10, 6e). Le pécule grimpe même jusqu’à cinq unités sur un triple d’Ingram (17-12). C’est le moment que choisit Eric Girard pour jeter de nouvelles forces dans l’arène. Zaki, Wilson et Maille se pointent sur le parquet des Arènes, sans que la physionomie du match ne s’en trouve bouleversée. Seul Zaki avec ses grands compas fait des misères aux intérieurs poitevins, notamment Fall.

Le deuxième acte est plus… structuré. Thinon chipe un ballon dans les mains de Maille et envoie Mendy au dunk (26-21, 11e). Las… Moins rigoureuses en défense, les ouailles de Nelhomme encaissent un 6-0 des mains de la classe biberon porteloise (Wojciechowski, Maille). Un passage à vide dans lequel Jeff Greer n’est pas exempt de tout reproche. Transparent, le Dominicain perd quatre ballons en une poignée de minutes et, du coup, Poitiers court après le score. Heureusement, Harley est autrement plus saignant en attaque. L’arrière poitevin permet aux siens de reprendre les devants au milieu du deuxième acte. De son côté, Laurence Ekperigin se démultiplie (7pts, 9rbds, 4pds), mais c’est presque insuffisant au regard de la performance défensive de son équipe. 39pts encaissés à la pause, c’est (un peu) trop !

Wilson rate le coche

A défaut de resserrer les boulons défensifs, le PB se met à lâcher les chevaux en attaque. Après le mano a mano entre Ingram et Bronchard, Greer allume la première banderille à très longue distance. Et la zone match-up du Portel explose. Dans le sillage de l’ex-Strasbourgeois, Ingram provoque la troisième faute -antisportive- de Ronnie Taylor, Guillard pique un ballon, Zaki en perd un autre, Souchu (19pts,  20 d’évaluation) en rajoute une couche et le PB86 passe un… 17-0 à son invité du soir. Résultat, Poitiers prend ses aises dans le milieu du troisième quart (59-45, 26e). Seul bémol : la sortie sur blessure d’Elson Mendy, projeté à terre après un choc avec CJ Jackson. Il souffrirait d’une entorse au coude.

Hormis ce fâcheux incident, le PB maîtrise plutôt son affaire. Il faut le dire vite, en fait. Les hommes d’Eric Girard se remettent la tête à l’endroit grâce à leur défense. « On fire » quelques minutes plus tôt, les arrières poitevins abusent du tir à trois points (36 au total !) et peinent à mettre le ballon à l’intérieur. Ce trou d’air offensif profite à Darnell Wilson (13pts) et au très audacieux Mathieu Wojciechowski. Grâce à leur abattage, Le Portel revient petit à petit sur les traces de son hôte (68-63, 35e). Et malgré un nouveau triple de Greer, ce retour est de plus en plus pressant (71-69, 37e). Le premier tournant du match intervient sur l’action suivante. En manque de solutions, Poitiers s’en remet à Guillard qui, d’un tir ave maria dans la raquette, avec la faute et… peut-être après la sirène, redonne cinq points d’avance aux siens (74-69, 38e). Un nouveau dunk bonifié d’Ekperigin (10pts, 12rbds, 6pds, 23 d’évaluation) laisse penser que le PB est à l’abri, grâce à un pécule de huit unités. Mais Mangin et surtout Taylor glacent le sang des supporters poitevins (80-79, 40e). Sur l’avant-dernière séquence du match, Ingram ne marque qu’un lancer, laissant à Wilson la balle de la gagne. Bien défendu, l’ailier US rate le tir de l’égalisation. Ouf !

La fiche
A Poitiers, salles des Arènes, PB86 bat Le Portel 81-79. Mi-temps : 37-39. Evolution du score : 24-21, 37-39, 63-54, 81-79. Score par quart-temps : 24-21, 13-18, 26-15, 18-25. Arbitrage de MM. Bardera et Roux. 3014 spectateurs.

POITIERS

Thinon (3), Harley (8), Souchu (19), Ekperigin (10), Guillard (6), Mendy (7), Greer (11), Ingram (17). Entraîneur : Ruddy Nelhomme.

LE PORTEL
Jackson (11), Wojciechowski (10), Mangin (5), Wilson (13), Charles (2), Zaki (6), Bronchard (8), Taylor (22). Entraîneur : Eric Girard.

Photo Mickaël Planès


Ils ont dit…


Ruddy Nelhomme (entraîneur du PB86) : « L’équipe du Portel est une belle équipe, elle a une défense atypique, une zone match-up pas facile à attaquer. On a un peu abusé du tir à trois points, mais c’est une défense qui laisse des tirs ouverts, qui contrôle beaucoup le poste bas. On a réussi à rentrer les ballons à l’intérieur, mais pas toujours avec réussite. Je n’ai pas eu l’impression que nous ayons spécialement douté, étant donné que le match était sur un faux rythme. Par moments, on aurait dû courir un peu plus. Le seul petit bémol, c’est qu’on aurait pu gérer un peu cette avance, on aurait pu être un peu plus concentrés. A part ça, je n’ai rien à reprocher aux joueurs. On gagne devant notre public aux Arènes. En dehors du sportif, entre Saint-Eloi où il n’y a pas de lumière (*), les Arènes où il n’y a pas de sono... En plus, on doit remplir quatre demandes pour avoir une table et deux chaises, cela commence à devenir usant. Je trouve cela usant que nous n’ayons pas plus de moyens pour travailler. En trois matchs, dans deux salles différentes, nous n’avons connu que des problèmes en début de match. J’aimerais qu’on résolve les problèmes dans les salles de Poitiers. »

Karim Souchu (ailier du PB86) : « On a joué sur un faux-rythme. Le Portel aime jouer vite, nous avons essayé de faire pareil, mais pas intelligemment. Notre adresse dans le troisième quart nous permet de faire un petit écart, mais Le Portel n’a rien lâché. C’est passé, on prend… »

Eric Girard (entraîneur du Portel) :
« On voulait emmener Poitiers sur ce terrain-là, rester dans le match et tenir Ekperigin pour ne pas qu’il mette 20pts et prenne 15rbds. Globalement, c’est un très bon match de notre part. Il manque simplement le petit coup de chance, la fraction de seconde qui fait la différence. Peut-être ces deux tirs de Poitiers au buzzer… Quand on est deux arbitres, on discute avec la table. A côté de cela, on prend un éclat au troisième quart-temps, mais on revient mentalement. On a la balle pour gagner. Au départ, on devait jouer pour trois points, mais les joueurs ont été intelligents pour trouver un autre tir. »

(*) La réception de Bourg avait été marquée par des problèmes d'éclairage. Pour son premier match aux Arènes hier soir, le PB a connu des problèmes de sonorisation. 

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