Aujourd'hui
Lire, c’est prendre le pouvoir
Le Regard de la semaine est signé Jean-Luc Terradillos.
Dans la Vienne comme ailleurs, les églises se vident. Mais bien que le nombre de confessions épouse la même tendance, il reste relativement important, si l’on en croit André Talbot. Le prêtre responsable du secteur de Poitiers-Nord entend, rien qu’à Chasseneuil-du-Poitou, trois pénitents par semaine en moyenne. Encore plus en
période de Noël. « A travers des expériences vécues, les gens me demandent des conseils pour être meilleurs et vivre en harmonie avec l’Evangile », raconte l’homme de foi. Contrairement aux idées reçues, dans les églises, le confessionnal est désormais utilisé pour « ranger les chaises cassées ».
André Talbot rencontre les fidèles avant ou après la messe, en habits liturgiques, à l’écart des oreilles indiscrètes. La « mission spécifique du pardon » est l’un des sept sacrements réservé aux prêtres. Le secret de la confession est régi par deux articles du droit canonique, genre de code civil qui fixe les règles symboliques de bonne conduite entre catholiques.
Le paragraphe 983 est particulièrement clair : « Le secret sacramentel est inviolable. C’est pourquoi il est absolument interdit au confesseur de trahir en quoi que ce soit un pénitent, par des paroles ou d’une autre manière, pour quelque cause que ce soit. » Même lorsque le contrit avoue un crime ou un délit pénalement répréhensible (lire ci-contre).
« Cette discrétion permet d’instaurer un climat de confiance entre les deux personnes. Dans le monde actuel, pétri d’individualisme, c’est déjà beaucoup », souligne André Talbot. Les prêtres ne sont pas les seuls à devoir garder le silence. Les diacres et les laïcs, qui interviennent au service de la communauté paroissiale, s’engagent aussi à ne pas étaler les problèmes des confessés sur la place publique. Pendant la catéchèse, des enfants dévoilent parfois aux animateurs les difficultés financières de leurs parents. « Nous témoignons de la bienveillance évangélique à l’égard des douleurs intimes, sans jugement. » Parler de ses malheurs contribue souvent à trouver 50% de la solution.
À lire aussi ...
Aujourd'hui
Le Regard de la semaine est signé Jean-Luc Terradillos.