La fête à la maison

Le PB86 a fait preuve d'une belle agressivité défensive, ce soir, pour s'imposer face à une équipe d'Evreux qualifiée de « pitoyable » par son propre entraîneur, Rémy Valin. Juste avant la trêve hivernale, Poitiers a a remporté une victoire, avec les formes (74-61). La cinquième consécutive à Saint-Eloi. Ruddy Nelhomme s'est même payé le luxe de faire rentrer les «petits jeunes» du club dans les dernières minutes.

Fêtes de fin d'année ou pas, le public a répondu présent, ce soir, pour voir cette rencontre pleine de promesses entre le PB86 et le troisième du championnat de Pro B, Evreux. Plus de 2 500 spectateurs étaient au rendez-vous. Le record de janvier 2012, face à Hyères-Toulon, a été battu. Ils ont réservé une véritable ovation à « l'ancien » du club, Guillaume Costentin, de retour sur le parquet poitevin sous un autre maillot. Une heure et demie plus tard, ce dernier est reparti « particulièrement déçu de l'image donnée par son club ».

L'ALM manque d'adresse durant tout le match. Affichant une réussite en berne (27 %), les Normands ne parviennent que péniblement à accrocher le score grâce à leur opportunisme sous la raquette (24 rebonds offensifs contre 13 pour Poitiers).

Poitiers n'affiche pas une maîtrise à toute épreuve en attaque (43% de réussite) mais peut compter sur les incursions souvent décisives d'Ekperigin, l'homme du match (17 pts, 16 rbd, 28 ev, 64 % de réussite à l'intérieur de la raquette).

Leaders aux abonnés absents

Konaté (13 pts, 11 rbd, 22 ev) se sent seul dans l'animation du jeu d'Evreux. Aucun des leaders habituels ne joue son rôle comme il le devrait. B. A. Walker (7 pts, 4 rbd, 6 ev) est transparent, Costentin (0 pt, 1 rbd, 1 ev) reste discret Ashaolu (6 pts, 6 rbd, 6 ev) regarde la fin du match depuis le banc, dès la 28^e, après quatre fautes personnelles et une faute technique. Les nerfs à vif, l'intérieur avait déjà sérieusement bousculé son collègue Konaté au cours du premier quart temps. La raison est restée inconnue, mais l'altercation, elle, n'est pas passée inaperçue.

Dès la 17^e minute, Poitiers inflige un cinglant 11-0 à la défense ébroïcienne. A la mi-temps, l'écart est marqué mais pas encore irrécupérable (37-26). Malgré sa douleur au coude, Elson Mendy réalise une prestation plus qu'honorable pendant ses dix-sept minutes de présence sur le terrain (7 pts, 3 rbd, 8 ev). Dans le troisième quart temps, Arnauld Thinon et les siens maintiennent leurs adversaires à dix points minimum jusqu'à ce que Karim Souchu place l'équipe sur orbite grâce à deux tirs à trois points bien sentis (58-39). De loin ou en pénétration, seul ou en combinaison avec Greer, l'arrière au n°8 provoque le déclic. Plus rien ne peut arrêter les hommes de Ruddy Nelhomme, qui connaissent, de plus, un succès exceptionnel au lancer franc (81 % de réussite contre 58 % pour Evreux).

L'engagement est total. Dans le money-time, Poitiers accentue son avance. A quatre minutes de la fin, l'équipe compte vingt-cinq points d'avance. De quoi faire rentrer les « réservistes » Abdou Diagne, Etienne Joumard et Mike Joseph. Parmi les cadres, seuls Justin Ingram (11 pts, 0 rbd, 11 ev) et Moustapha Fall (3 pts, 6 rbd, 7 ev) sont encore présents, les autres sont quasiment sous la douche. Le match se termine sur une large victoire de Poitiers (74-61), qui lui permet de grappiller une place au classement de ProB (11^e) puisque, dans le même temps, Boulazac a été vaincu sur le fil par Bourg-en-Bresse (88-89). Derrière, Souffelweyersheim n'a rien pu faire contre Saint-Quentin (68-91) et Rouen a logiquement perdu face au Portel (74-89).

Seul Nantes a surpris les pronostics en s'imposant contre le leader Boulogne (74-68). La bonne résolution de Ruddy Nelhomme pour 2014 ? « Continuer sur cette lancée, gagner des matchs à l'extérieur, arriver rapidement à la 9^e place puis progresser petit à petit ». Pour l'entraîneur, « la confiance est revenue, l'équipe joue bien ». Mais pourra-t-elle néanmoins rattraper son retard ? Réponse dès le 10 janvier dans Le Palio de Boulazac.

 

Ils l'ont dit...
Karim Souchu (Poitiers)
"Quand on passe du temps ensemble, on se connaît mieux. On a trouvé un rythme à domicile. Pour ce dernier match avant la trêve, on voulait marquer le coup. Chacun a tout donné, offensivement et défensivement."

Guillaume Costentin (Evreux)
"Chacun est frustré. On est capable de faire de très belles choses, mais ce soir on ne l'a pas montré. Poitiers est en phase ascendante actuellement. A domicile, ils sont très agressifs. On n'a pas su répondre à leur agressivité, on leur a laissé prendre des contre-attaques. Sur l'ensemble du match, ce n'est pas du tout positif. Concernant l'adresse, on est à côté de la plaque. C'est une leçon à retenir. D'un point de vue personnel, ça m'embête de montrer ce visage de l'équipe d'Evreux. On aura l'occasion de revenir pour montrer que, si on est en haut du classement, ce n'est pas par hasard. L'ovation m'a fait plaisir."

Rémy Valin (entraîneur Evreux)
"On s'est fait surdominer par l'agressivité défensive de Poitiers. Ils ne nous ont rien donné à l'image de leur repli défensif. On a eu un sac de contre-attaques où on aurait pu scorer. Au lancer-franc, on n'a pas été adroit. On a montré un visage pitoyable. Ce soir, on a joué sans meneur de jeu. Les cadres ont été incapables de tenir l'équipe. Les rebonds offensifs ont été nombreux. Cela signifie seulement que les premiers tirs étaient mauvais."

Ruddy Nelhomme (entraîneur PB86)
"On a mis de l'agressivité où il fallait. On termine bien 2013, une année difficile pour nous. Je suis content qu'on ait pu enchaîner cinq victoires à domicile. Si on veut exister dans ce championnat, il faut se reposer sur cette défense qu'on a mis au point. Je trouve que mon équipe joue bien. Si Evreux fait un mauvais match, on y est pour quelque chose. On va s'accrocher pour revenir petit à petit. Les gars sont contents d'être ensemble."

A lire aussi l'interview d'avant match de Guillaume Costentin.

Photo Seb Jawo.