Madriers et huile de coude

Quatrième volet de notre série sur les logements insolites, avec Benjamin et Stéphanie Baillot, qui mettent la dernière main à leur maison de Lavoux. Une bâtisse en madriers de bois d’une superficie de 140m2, qu’ils construisent eux-mêmes. Livraison en juin prochain. Une aventure collective…

Arnault Varanne

Le7.info

Sur la route de Jardres, à la sortie de Lavoux, quelques habitations sortent de terre à un rythme plus ou moins soutenu. De l’extérieur, celle de Benjamin et Stéphanie Baillot donne l’impression d’être presque terminée. Et pourtant, il leur reste tout l’aménagement intérieur à peaufiner dans l’hiver et au printemps 2014. Le jeune couple et ses deux enfants devront patienter jusqu’en juin pour investir leur nouveau home sweet home. Patienter ? Pas vraiment, car le commercial et son épouse sont à la manoeuvre depuis le démarrage du projet. « Au début, nous étions partis sur du classique », explique Benjamin. Mais l’année dernière, une visite au Salon de l’habitat les a convaincus d’opter pour l’auto-construction. Ils ont ainsi commandé leur maison en bois -et surtout en kit- auprès de Vienne Habitat Bois.

« Les madriers, c’est comme les legos, s’amuse le futur propriétaire. « Pas trop bricoleur », il a forcé sa nature pour assembler toutes les pièces de cet imposant puzzle en bois massif. « Le pin est originaire de Finlande, mais nous avons demandé à ce qu’une lasure teintée soit ajoutée pour un aspect esthétique et protecteur. » La demeure s’étale sur 140m2 et comporte, élément original, un toit quatre pentes. Les Baillot devront surveiller de près le serrage des madriers à l’aide d’une pince à tiges filetées. Eh oui, le pin finlandais est un matériau vivant et réactif aux changements de température ! « En dehors de cette particularité, nous partons sur une maison très économe en énergie », ajoute Benjamin.

Les banques réticentes

À l’intérieur, justement, le confort thermique se conjuguera avec une finition en… placo. Les autoconstructeurs auraient pu choisir un parement bois, pour coller aux huisseries, mais ils ont préféré se contenter d’un parquet. « Nous avions peur de nous lasser ! » Ils verront à l’usage même si, pour l’instant, l’heure est davantage au cloisonnement des espaces qu’aux finitions. Et justement, dans cette deuxième phase, les Baillot ont opté pour un système de pieuvre électrique et hydraulique. Ou comment emprisonner tous les tuyaux et câbles dans les combles, pour mieux desservir les pièces. « En cas de fuite d’eau, par exemple, nous n’irons pas chercher dans la dalle, aucun tuyau d’eau n’y passe », illustre Benjamin. Le poêle à bois servira de mode de chauffage unique.

Les Baillot et leurs enfants s’y voient déjà, alors qu’en 2012, leur projet a failli capoter en raison de la réticence des banques à les suivre. Seul le Crédit Mutuel a joué le jeu, pas farouche à l’idée que le couple autoconstruise sa maison. Au final, ils débourseront 210 000€ TTC -terrain compris- pour s’y épanouir. « Ce qui est beaucoup moins élevé qu’une construction traditionnelle de cette qualité là », calcule le propriétaire. Comme quoi, avec « quelques » madriers et beaucoup d’huile de coude, on peut se créer un nid douillet. Incroyable pour un bricoleur qui s’ignore ? Un peu, quand même, même s’il a reçu le soutien de quelques amis…
 

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