Relayant une action nationale du Medef, une délégation d’entrepreneurs régionaux a présenté ce matin, à la préfète de région, les conditions nécessaires à l’instauration d’un « pacte de confiance », favorable à l’emploi et à la compétitivité des entreprises.
L’image est suffisamment rare pour qu’on lui prête la plus grande attention. Les présidents du Medef et de la CGPME 86 assis à la même table de la réprobation, parlant d’une même voix de la « situation catastrophique » de l’emploi et de l’activité entrepreneuriale en France, voilà qui en dit long sur l’état d’indignation de nos patrons.
C’est de cette même voix unanime que Didier Georget, Philippe Chassemon, leurs présidents régionaux et ceux du Bâtiment et de l’Industrie, ont rendu visite, ce matin, à Elisabeth Borne, préfète de Région. Dans leur bagage, un « pacte de confiance » énumérant « les conditions préalables à la nécessaire reconquête de l’économie nationale ». « Nous nous engageons à créer, d’ici cinq ans, un million d’emplois en France, si les solutions que nous proposons trouvent un écho favorable au sommet de l’Etat », explique Didier Georget.
Halte aux charges et à la pression fiscale
Ces « conditions préalables à l’engagement des entrepreneurs » sont au nombre de cinq. La première d’entre elles concerne la restauration d’une véritable « efficience de la sphère publique », devant se traduire « par un meilleur service aux usagers » et « une baisse significative des dépenses publiques ». Autre point sensible : le coût du travail. « En France, les charges patronales et taxes assises sur les salaires représentent 50% d’un salaire brut, poursuit Didier Georget. Elles ne sont que de 41% en Italie, 27% en Allemagne et à peine 17% en Grande-Bretagne. »
Même chose pour les prèlèvements obligatoires des entreprises. Quand ils se montent à 26,3% en France, ils stagnent à 15,6% outre-Rhin. « Il est vital que les charges soient allégées de manière pérenne et que le poids de la fiscalité arrête d’étouffer les TPE e PME», fulmine Philippe Chassemon. Qui renchérit : « On presse l’étau en augmentant les taux, cela devient insupportable. »
Un moratoire sur les réglementations
Plus que jamais, les entrepreneurs (15% de défaillances en plus dans la Vienne par rapport à 2009, qui était déjà une très mauvaise année) exhortent le gouvernement à définir une vraie politique d’incitation à l’emploi et à l’embauche. « Les trésoreries sont tendues et rien ne dit que lorsqu’il y aura reprise, les entreprises actuellement « mieux portantes » auront la capacité de se développer. C’est aujourd’hui qu’il faut les aider. »
Demain se prépare aujourd’hui. Mais il faut agir vite. C’est pourquoi les patrons régionaux en appellent à une simplification des réglementations en tous genres, normes et autres contraintes qui pèsent quotidiennement sur leur activité. « Nous voulons un moratoire et rapidement sur cette question », insistent Medef et CGPME. A combien de temps l’Etat estime-t-il que ce « rapidement » puisse correspondre ?