Dos au mur, le PB86 a réagi de la meilleure manière qui soit en disposant facilement de Saint-Quentin. Les Picards ont été très maladroits, mais Souchu and co n’y sont pas étrangers. De quoi se rassurer un peu avant le déplacement à Rouen, mardi prochain.
Saint-Eloi n’a pas oublié les plaisirs que lui a procurés ce joueur. On s’y attendait, le peuple poitevin a ovationné Rasheed Wright à la présentation des équipes. Les temps ont changé, mais le pistolero de Saint-Quentin jouit ici d’une cote d’amour incomparable Reste qu’il y a des limites à l’hospitalité, a fortiori dans la situation du PB86 au coup d’envoi de cette dix-septième journée. Et c’est donc tout naturellement que Karim Souchu et ses coéquipiers attaquent ce match avec le couteau entre les dents. Le capitaine du PB donne le ton d’entrée, avec deux tirs primés qui créent un premier écart (8-2, 3) et rendent furibard le technicien picard. Altruiste en attaque, à l’image de cette extra-pass de… Souchu pour Ekperigin, le PB se montre aussi très agressif en défense. Sans forcément être sanctionné par le corps arbitral (deux fautes en dix minutes), d’ailleurs…
Résultat, à l’exception de Lesieu, ce SQBB en panne d’adresse -25% à la pause- ne dispose que de peu de munitions pour contrarier la domination poitevine (19-12, 9e). Le score enfle inexorablement, au point d’agacer encore un peu plus Sébastien Lambert, très contrarié par la tournure des événements. Et comment lui donner le tort? Car après une nouvelle série meurtrière, en partie causée par Fall à l’intérieur -Wyatte étant à deux fautes-, les joueurs de l’Aisne se trouvent déjà relégués à quatorze points (30-16, 16e). Bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, d’autant que « The Sheed » force quelques tirs et plonge comme ses coéquipiers. A la suite d’un troisième panier primé de son capitaine, Poitiers prend même encore un peu plus ses aises (36-17, 20e).
Le PB à 52%, le SQBB à 31%
Mais ce n’est rien à côté de ce qui va suivre. Aux abois en attaque, avec quatorze unités entre les 10e et 30e minutes, les Picards encaissent les coups adverses comme autant de vagues scélérates. Le 12-4 infligé des mains d’un très inspiré Laurence Ekperigin -8pts, 2rbds, 2 contres- ne suffit même pas à rassasier les troupes de Nelhomme. La zone 3-2 proposée par les Picards est vite punie par Souchu et Thinon. Un gros contre d’Ekperigin sur Wyatte vient même rajouter un côté spectaculaire à ce match échevelé. Non, vraiment, il ne peut rien arriver à ce PB-là, galvanisé par sa propre réussite, à l’image du panier à quatre mètres au buzzer de Fall (63-32, 33e).
La classe « biberon » du PB s’illustre au-delà, avec un triple en fin de possession de Kevin Harley, qui donne à ce septième succès de la saison des allures de correction (70-32, 34e). Dans le "garbage time", Ruddy Nelhomme se permet même d’ajouter de la jeunesse à la jeunesse, avec un cinq inédit, Joumard-Harley-Joseph-Diagne-Fall. Qu’importe que les derniers soubresauts soient l’œuvre des seconds couteaux picards (Racine, Gaillard, Fandelet). L’essentiel est acquis depuis longtemps et Saint-Eloi peut laisser éclater sa joie. Une effusion franche et empreinte de soulagement. Quant à Rasheed Wright, qui a signé un vilain 0/7 à -5 d’évaluation, il aura soufflé le show avant et le froid pendant. Personne ne s’en plaindra ! Le PB doit maintenant réagir à l’extérieur pour bonifier cette levée. Le plus dur commence…
Photo Seb Jawo
La fiche
A Poitiers, PB86 bat Saint-Quentin BB 76-47. Mi-temps : 38-22. Evolution du score : 21-14, 38-22, 57-29, 76-47. 2300 spectateurs. Arbitrage de MM. Thepenier et Melab.
POITIERS. Thinon (2), Harley (7), Souchu (18), Ekperigin (13), Guillard (7), Fall (9), Mendy (8), Ingram (10), Joumard (2), puis Greer, Joseph, Diagne. Entraîneur : Ruddy Nelhomme.
SAINT-QUENTIN. Humphrey (5), Ball (2), Williams (3), Wyatte (10), Romain (3), Lesieu (10), Mondesir (3), Gaillard (5), Racine (6), puis Wright. Entraîneur : Sébastien Lambert.
Ils ont dit…
Ruddy Nelhomme (entraîneur du PB86) : « Je suis content d’avoir gagné. On reste sur notre dynamique à la maison. S’il y a une constante dans cette équipe, c’est à domicile avec cette troisième victoire consécutive. Je le répète depuis le début, si on n’a pas cette constance défensive, on ne pourra pas vivre dans ce championnat. Cette stabilité peut nous permettre de retrouver de la confiance. Il faut maintenant se servir de cette énergie pour gagner à l’extérieur. »
Laurence Ekperigin (intérieur du PB86) : « Cela nous rassure beaucoup, car nous avions perdu des matchs sur de faibles écarts. Ce soir, c’est un match où nous avons été présents. Pour être honnête, on sent la pression de l’entourage du club. On avait donc envie de gagner pour ces raisons-là. Ruddy veut que je sois plus agressif en attaque et j’avais aussi envie de prendre plus de responsabilités. »
Karim Souchu (ailier du PB86) : « Nous étions dos au mur et je suis fier de la façon dont le groupe a réagi. C’est dans ces moments qu’on voit sa mentalité. Nous sommes restés unis. On a essuyé pas mal de critiques ces dernières semaines, à juste titre. Ce soir, cela nous sourit, donc on ne va pas bouder notre plaisir. Quand on met de l’intensité défensive, on gène l’adversaire. J’espère qu’on a appris de nos erreurs. Pour ma part, je n’étais pas dans le doute, cela ne fait pas partie du sportif de haut niveau. Je n’étais pas en réussite sur le dernier mois. On n’a pas arrêté de travailler, on n’est pas une équipe de mercenaires. Le groupe est uni. »
Rasheed Wright (ailier du PB86) : « Cette ovation du public, c’était très sympa. J’ai tellement de souvenirs ici que je me sens comme chez moi. C’est quelque chose de spécial de revenir ici. On n’avait jamais joué comme cela depuis le début de la saison. Vingt-neuf points au début du quatrième quart-temps… On avait plein de shoots ouverts qui ne sont pas rentrés. C’est notre plus mauvais match de la saison. »
Sébastien Lambert (entraîneur de Saint-Quentin) : « Il y a un mélange de colère et de frustration, même si ce sont des matchs qui arrivent dans une saison. On avait bien réagi à Lille et on retombe. On ne met pas un tir ce soir ! Le basket reste un sport d’adresse, de rythme. Physiquement, on a été dominés dans le combat physique. On enchaîne notre quatrième déplacement en cinq journées, cela pèse dans une saison… »