Un ton au-dessus

Le PB86 a réalisé, sans conteste, sa meilleure prestation collective de la saison face au SOM Boulogne. Le leader est tombé, reste maintenant à enchaîner sur d’autres succès.

Arnault Varanne

Le7.info

En résumé…
Le PB86 avait besoin de se rassurer, il l’a fait au terme d’un match abouti contre le leader de Pro B. Hormis une petite frayeur dans le premier quart (15-24, 7e), les partenaires d’un Elson Mendy particulièrement saignant -voir par ailleurs- ont maîtrisé le tempo défensif de ce choc. Au-delà de stops défensifs bienvenus, même si Mitchell (17pts) sur l’aile et Peacock (16pts) dans la raquette ont fait quelques dégâts, Poitiers a surtout joué très juste en attaque. Quarante-huit points à la pause, quelques actions de classe avec Greer en finisseur dans le « corner »… Quand cette équipe déroule un basket aussi collectif, il ne peut pas lui arriver pas grand-chose. Même la zone 2-3 proposée par Germain Castano a volé en éclats face aux triples signés Thinon. Alors, bien sûr, Saint-Eloi aurait voulu que ses protégés conservent leur matelas dans les troisième (53-43, 22e) et quatrième actes (81-71, 38e). Las… Une antisportive d’Harley et une faute technique à Guillard ont permis au leader de recoller un temps. Plus tard, c’est un panier longue distance de Var et un tir intérieur de Peacock qui ont fait souffler un brin d’anxiété rue de la Fraternité. Mais Mendy a su conclure aux lancers francs et repousser les affres d’une énième défaite sur le fil.  Qui aurait été complètement imméritée, au passage. Car Poitiers a fait le job, notamment en limitant l’impact d’Angelo Tsagarakis (6pts à 1/7 aux tirs). De bon augure pour la suite.

L’homme du match

Sans conteste, Elson Mendy. Le Sénégalais a réalisé une prestation de haute volée, avec 19pts à son actif,  6 rebonds et, surtout, cinq fautes provoquées. C’est simple, il a mis les cinq derniers points des siens ! Mais c’est aussi en défense que l’ex-Nantais a justifié la confiance de Ruddy Nelhomme (26’15’’). Après un début de saison loin d’être reluisant, le voilà peut-être lancé sur de bons rails, au relais d’un Pierre-Yves Guillard toujours déficient au poste 4. Au-delà de Mendy, les perfs de Jeff Greer (18pts, 7rbds), Arnauld Thinon (12pts, tous à longue distance) ou Laurence Ekperigin (16pts, 7rbds, 24 d’évaluation) ont été remarquables. L’intérieur anglo-américain a notamment gobé un rebond offensif ultra important dans le money-time. 

La stat du match
24. Comme le nombre de passes décisives du PB86 dans ce match, soit le meilleur total de la saison. Offensivement, les hommes de Ruddy Nelhomme ont joué juste, d’abord en insistant à l’intérieur pour provoquer des fautes boulonnaises -Cheriet et Peacock à trois fautes à la pause-, avant de trouver des solutions au-delà de la ligne à 6,75m. Du bon boulot.

Et maintenant…

Tout le monde s’accorde à dire qu’un succès, même de prestige, sur le leader serait rendu caduc par de nouvelles déconvenues à l’extérieur. Le PB86 aura très vite les moyens de confirmer son regain de forme puisqu’il se déplace mardi à Hyères-Toulon, avant d’enchaîner sur un périple à Denain vendredi prochain. « Il faudrait en gagner au moins des deux », esquisse Ruddy Nelhomme. Lors de la quatorzième journée, le HTV s’est incliné à Rouen (74-75), tandis que les Nordistes ont « tapé » Saint-Quentin (91-82). Bref, ce ne sera simple ni dans le Var ni dans le Nord ! Et dire que le PB n’est qu’à deux victoires de la quatrième place…

Photo Seb Jawo

La fiche
A Poitiers, salle Saint-Eloi, PB86 bat SOM Boulogne 86-80. Mi-temps : 48-39. Evolution du score : 23-24, 48-39, 63-62, 86-80. 2105 spectateurs. Arbitrage de MM. Rosso et Blanc.

Poitiers. Ingram (10), Ekperigin (16), Mendy (19), Greer (18), Thinon (12), Souchu (3), Harley (3), Fall (5). Entraîneur : Ruddy Nelhomme.

Boulogne. Pontens (3), Sy (5), Var (12), Mbida (6), Akono (12), Tsagarakis (6), Mitchell (17), Cheriet (3), Peacock (16). Entraîneur : Germain Castano.

Ils ont dit…

Ruddy Nelhomme (entraîneur du PB86) : « On a retrouvé un peu plus de confiance. On a eu une semaine pour travailler. Je suis content de l’état d’esprit des joueurs car, quand on perd des matchs de peu, on doute toujours. J’espère qu’on va partir sur une dynamique positive à la maison et, après, aller chercher des trucs à l’extérieur. Il manque encore beaucoup de choses à l’équipe. C’est une victoire, maintenant il faut aller essayer de gratter quelque chose à l’extérieur. Cela va être compliqué. »

Arnauld Thinon (meneur du PB86) : « On a réussi à répondre au défi physique que Boulogne nous a proposé. On fait encore quelques erreurs dans le dernier quart-temps, mais nous sommes restés devant. On s’était dit qu’il fallait que ce soit un match référence pour nous, c’est pour cela que nous nous sommes attelés à mettre beaucoup d’intensité en défense. On a plus poussé la balle en attaque aussi. On a mieux posé les écrans. Ce sont des petits détails qui nous manquaient. »

Elson Mendy (intérieur du PB86) : « Quand on défend, l’attaque vient tout seul. J’ai mis mon premier tir et le reste a suivi. Collectivement, je pense que c’est notre meilleur match parce qu’on a bien partagé la balle. Quand on est comme ça, on est une grosse équipe. »

Jeff Greer (ailier du PB86) : « Pour nous, c’était un challenge de jouer contre le leader, avec les hauts et les bas que nous avons connus. C’était une occasion de montrer à quel point nous pouvons être bons. En l’occurrence, cela a été le cas. Ce soir, nous avons joué en équipe, comme une famille, avec notre cœur. C’est ce qui fait la différence entre une bonne et une très bonne équipe. Nous allons continuer de travailler, c’est une longue saison. »

Germain Castano (entraîneur de Boulogne) : « On a vu une belle équipe de Poitiers, qui a fait le match qu’il fallait. Les joueurs n’étaient pas dans une situation facile, mais ils ont répondu présents. Félicitations à eux… Je regrette un peu les passages à vide que nous avons eus défensivement. On encaisse 48pts à la mi-temps. A l’extérieur, il faut défendre pour faire des coups. C’est dommage ! En deuxième mi-temps, on a été plus solides, mais cela ne suffit pas. Dans le « game plan », j’avais dit qu’il fallait encaisser moins de 75pts. Maintenant, on savait que nous n’allions pas gagner tous les matchs. »

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