Aujourd'hui
Lire, c’est prendre le pouvoir
Le Regard de la semaine est signé Jean-Luc Terradillos.
« Poitiers, tout simplement. 2008-2014. » Le document de soixante-douze pages, au format A5, sent encore le neuf. Dans les jours à venir, cette profession de (bonne) foi du maire sortant servira les intérêts du candidat à sa réélection. Alain Claeys est en campagne et il n’y a rien de surprenant là-dedans. Lundi, il défendra sa politique devant les associations de la ville, et ainsi de suite avec tous les autres corps sociaux constitués. « J’avais dit que je rendrais des comptes. Le moment est venu », a-t-il indiqué en préambule de son rendez-vous avec la presse, cet après-midi à la médiathèque des Couronneries. Car avant de présenter son projet, « au début du premier trimestre 2014 », le député-maire de Poitiers souhaite d’abord défendre son bilan.
Du viaduc Léon-Blum aux Montgorges, de la politique de l’eau à la lutte contre les marchands de sommeil, des crèches à la sécurité, il a ainsi rassemblé un maximum de thématiques hétéroclites, dans un fascicule que « tous les Poitevins auront dans leur boîte aux lettres ». Autant de réalisations classées selon trois verbes d’action : attirer, protéger, progresser. « Un journal local (Ndlr : Centre Presse) a indiqué que nous avions mis en œuvre 75% des réalisations promises en 2008. Je suis d’accord avec ce chiffre. » Même s’il se défend de tomber dans « une espèce d’autosatisfaction », le socialiste est fier de son premier mandat. Au passage, il prend soin de gratifier ses adjoints et conseillers municipaux de quelques compliments. « J’ai eu une équipe très compétente… »
Du Woody Allen dans le texte
D’ailleurs, le deuxième mandat qu’il sollicite auprès des Poitevins ne devrait pas être très différent du premier. «N’attendez pas de nous des annonces exceptionnelles. Je ne crois pas que ce soit le moment.» Là où ses adversaires promettent presque sans compter, notamment sur les transports, Alain Claeys fait valoir sa « gestion de bon père de famille ». « Ce que les gens veulent, c’est savoir quel est le cap et comment on y va. » En dépit de la concurrence sur sa gauche (EELV, communistes, NPA) et à droite (UMP-UDI, NPCP, RBM), il se montre -en apparence- extrêmement tranquille. Tout en espérant que la campagne sera « utile, respectueuse et sérieuse ».
En homme politique d’expérience, Alain Claeys sait très bien que ses adversaires appuieront là où son bilan pâtit d’un manque évident de réussite : le commerce de centre-ville, les transports, la gestion du parc des expos, l’ancien théâtre ou encore la transformation du Printemps. Il s’y prépare. « Les coups bas, j’ai l’habitude, mais j’ai des moyens de protection », glisse-t-il dans un sourire entendu. Avant de clore son propos sur une ultime citation de… Woody Allen. «L’avenir m’intéresse, c’est là où j’ai l’intention de passer le reste de ma vie.» Du bilan au projet, il n’y a qu’un pas après tout !
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