Le « monstre » de Nouilhan <br>avait servi au RICM

L’homme de 26 ans suspecté d’avoir tué un nonagénaire et avoir extrait son cœur de sa cage thoracique, le week-end dernier, à Nouilhan (Hautes-Pyrénées), avait servi le RICM pendant cinq ans. Il avait quitté Poitiers et l’armée le 24 octobre dernier.

Nicolas Boursier

Le7.info

C’est le genre de mise en lumière dont le Régiment d’Infanterie Chars de Marine de Poitiers se serait volontiers passé. Mais auquel, hélas, il ne peut rien.

L’homme de 26 ans interpellé le week-end dernier dans les Hautes-Pyrénées et suspecté d’avoir assassiné sauvagement et dépecé un nonagénaire dans un pavillon de la petite commune de Nouilhan, avait en effet servi, pendant cinq ans, dans les rangs du régiment poitevin. « Aucune alerte sur un état mental fragilisé n’est apparue au cours de ces cinq années », explique le RICM.

Pilote de PVL (Petit véhicule blindé), l’homme en question avait fait montre, toujours selon l’Armée, d’« un calme à toute épreuve », y compris au cours des six mois de mission en Afghanistan qu’il effectua entre 2010 et 2011. « Comme tous ses camarades, le caporal avait bénéficié d’une mise en condition opérationnelle avant son départ et d’un accompagnement  psychologique à son retour, poursuit le RICM. Ce stage de « décompression », là encore, n’avait laissé entrevoir aucune faille. »

Conformément au règlement militaire, le caporal avait été sollicité par sa hiérarchie, il y a quelques mois, pour le renouvellement de son premier contrat. « Il nous avait alors répondu qu’il préférait rejoindre la vie civile, pour intégrer une petite entreprise familiale de bâtiment », poursuit le régiment. Le 24 octobre dernier, il avait définitivement quitté Poitiers, puis avait été officiellement radié des listes de l’Armée de Terre à la date du 5 novembre.

D’évidence, rien ne laissait alors supposer les actes d’horreur dont on le soupçonne aujourd’hui : l’assassinat du nonagénaire, suivi de l’extraction de son cœur et de sa langue, que le « bourreau » semblait prêt à manger à l’instant de son arrestation.

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