La vente du théâtre<br> revient sur le tapis

Le conseil municipal de ce soir aurait pu se dérouler dans le calme… Seulement voilà, les opposants à la vente de l’ancien théâtre n'en démordent pas et ont à nouveau pris la parole.

Florie Doublet

Le7.info

La vente de l’ex-théâtre n’est définitivement pas un dossier clos. Le sujet est revenu sur le tapis, lors du conseil municipal de ce soir… sans qu’aucune délibération n’y fasse mention. Maryse Desbourdes, élue NPA et membre actif du « collectif de défense », a pris la parole à l’occasion d’un débat autour de la candidature de la Ville à l’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

Pour rappel, le dossier de candidature a été déposé au ministère de la Culture et de la Communication. Si ce dossier est retenu, il pourra par la suite être déposé par l’Etat au Centre du Patrimoine Mondial, au cours des cinq à dix années à venir, pour être inscrit sur la liste. Rien à voir, donc, avec la cession de l’ex-théâtre. En apparence… Car pour Maryse Desbourdes, toutes les occasions sont bonnes pour faire part de son mécontentement : « Ce précieux label est demandé, alors que municipalité s‘est illustrée en matière de destruction patrimoniale, déclame-t-elle. Destructions archéologiques d’une partie du cimetière médiéval de la place Leclerc, destruction d’une partie des murs des anciennes arènes romaines, destruction du hall belle époque de la grande Poste de Poitiers, décapage à la sableuse du monument aux morts de 1870 du square Magenta… A cela, s’ajoute la vente de l’ancien théâtre, qui entérine la disparition d’un monument historique. Non, nous n’avons pas fini d’évoquer le sujet… »

Pendant près d’une heure, les conseillers municipaux ont étalé leurs arguments, pour ou contre la cession du bâtiment. Bernard Cornu s’est longuement exprimé : « Dire qu’on a détruit le patrimoine, c’est avoir une lecture spéciale de la réalité… On reparle du théâtre alors que je m’attendais à un débat autour de l’Unesco. Puisqu’il faut en parler, parlons-en ! Je rappelle que l’aspect patrimonial du théâtre est entièrement conservé. La façade va être très peu modifiée et la place Leclerc va bénéficier de cette rénovation. Et il faut arrêter avec ce mythe du théâtre pour une bouchée de pain. Au risque de me répéter, nous le vendons 20% de plus que l’estimation des Domaines ! » Intransigeante, l’élue NPA a répondu du tac-au-tac : « De toutes les façons, nous n’acceptons pas cette vente. Pas question de le céder ! Et encore moins dans ces conditions. »

Vraisemblablement lassé par ces débats incessants, Alain Claeys est intervenu, sans élever la voix : « Vous entretenez la suspicion. En tant que maire de cette ville, j’accepte les avis contraires, mais je n’accepte pas la suspicion. Vous avez une solution simple : portez plainte contre l’Etat, portez plainte contre l’estimation, portez plainte contre les Domaines. » Et Aurélien Tricot de renchérir : « Le sujet est clos pour ce qui nous concerneDésormais, que les questions soient posées à la justice et que la justice s’exprime. » Fin du débat… Jusqu’au prochain conseil ?

 

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