Une victoire, c'est déjà pas mal

Poitiers a gagné, ce soir, face à l'Hermine de Nantes (69-67), et c'est bien tout ce que l'on retiendra de ce match marqué par une certaine crispation. Jeff Greer a (bien) débuté sous ses nouvelles couleurs.

Romain Mudrak

Le7.info

En dehors des trois premières minutes, où Poitiers a passé un joli 11-0 à l'Hermine de Nantes, on ne retiendra pas grand-chose de la première mi-temps, qui n'a pas été à la hauteur d'un championnat de Pro B. Ah si, peut-être le 17-0 encaissé par ce même PB86, à cheval sur les deux quart-temps ! Les statistiques ne mentent pas. Le PB a alors déjà accumulé dix balles perdues et affiche seulement 33% aux tirs. "Heureusement" pour lui, les Nantais ne font pas mieux, à l'exception de Durham, nanti de 17pts à la pause. Du coup, les deux formations se neutralisent, avec un score de cadets à la pause (28-28, 20e).

Le reste du film est du même ressort. Pierre-Yves Guillard, à son avantage ce soir (14pts, 8rbds, 2pds), réveille ses coéquipiers dans le troisième quart-temps. C'est lui qui relance la machine au retour des vestiaires. "Byf" affiche une vraie combativité, notamment au rebond.

Du côté de Nantes, Cissé (6pts, 3rbds) et Ndiaye (2pts, 2rbds) se montrent inconstants, même si l'Hermine maintient le cap (49-48, 30e) Alors que les deux adversaires se maintiennent au coude à coude, le match se concentre autour d'un duel au sommet entre Allen Durham (21pts, 11rbds) et Laurence Ekperigin (15pts, 14 rbds). Ce n'est pas par hasard si les deux pivots partagent la meilleure évaluation au final (28). Dans ce match étriqué, Ekperigin apparaît comme la bouffée d'air frais qui permet aux Poitevins de dominer au rebond défensif.

Place à Orchies

Grâce à plusieurs stops défensifs sur son vis-à-vis, l'Anglo-Américain maintient à flot son équipe, alors que l'Hermine caresse l'espoir d'un succès de prestige à Saint-Eloi. Les trois dernières minutes sont assez irrespirables. L'égalité est parfaite (59-59) à l'entame du money-time.  Ekperigin, Jeff Greer (5pts, 7rbds, 9 d'evaluation), précieux de par son expérience, et Raffa côté nantais se répondent du tac au tac. Malgré l'accumulation de fautes et de changements, Justin Ingram conclut finalement aux lancers francs et termine meilleur marqueur du match avec 22 unités. Laborieux? Oui, mais précieux !

En renouant avec le succès, après cinq revers consécutifs, le PB se remet juste dans le sens de la marche. Il faudra montrer davantage de choses pour retrouver les sommets de Pro B. Mais les hommes de Ruddy Nelhomme se sont placés dans les meilleures dispositions avant d'aller défier Orchies, qui a dominé Rouen (74-68) et laissé la place de lanterne rouge à son voisin lillois. Le déplacement du week-end dans le Nord aura valeur de nouveau test... 

Photo Mickaël Planès

La fiche
A Poitiers, salle Saint-Eloi, PB86 bat Hermine de Nantes 69-67. Mi-temps : 28-28, Arbitrage de MM. Creton et Roux. 2 090 spectateurs. Evolution du score : 16-12 ; 28-28 ; 49-48 ; 69-67
POITIERS. Thinon (3), Harley (3), Souchu (5), Ekperigin (15), Guillard (14), Fall (2), Greer (5), Ingram (22).
NANTES. Durham (21), Ndiaye (2), Idomenee (6), Gayon (10), Cissé (6), Soliman (6), Raffa (11), Witherspoon (5).

Ils ont dit...

Ruddy Nelhomme (entraîneur du PB86) : « Peu importe la manière, il fallait gagner. Depuis deux-trois matchs, on a du mal à gérer la fin. Il fallait casser cette appréhension. C’est bien d’avoir gagné un match comme ça. Maintenant, c’est comme dans le Tour de France. On est tombé, on a raté des étapes et on essaie de se remettre bien, de rattraper le peloton. Cela fait du bien de gagner. On n’est pas pire que les autres en attaque ! Je pense qu’on fait des choses. Après, il y a un problème d’adresse, de conclusion. Mais ce n’est pas un problème collectif pour moi. Quand on est malade et qu’on gagne juste un match, on ne va pas monter sur le toit du monde tout de suite. Jeff Greer ? Il va nous apporter dans le leadership, à mettre le ballon où il faut… Il va nous apporter défensivement. Maintenant, il faut que les autres élèvent leur niveau de jeu et qu’on trouve de la constance. »

Jeff Greer (arrière du PB86) : « On savait que ce serait un match serré jusqu’à la fin. On avait besoin de ressentir ce que c’est que de gagner un match en termes de gestion, même si la fin a été un peu folle. On a passé ce cap difficile et je pense que ça va continuer comme ça. Personnellement, je me suis bien senti, même si j’avais les jambes lourdes. Mais le plus important, c’était de gagner… »

Pierre-Yves Guillard (intérieur du PB86) :
« On savait que ce serait difficile de renouer avec le succès, qu’on aurait du mal. Il fallait surtout être présent dans le combat et l’intensité. On ne joue pas notre meilleur basket, c’est encourageant car on ne peut que progresser. Essayer de bien jouer, ce n’est pas le problème. Le problème, c’est d’être dans le combat. Le beau jeu et les belles actions, ce sera pour plus tard ! Aujourd’hui, on se cherche un peu… Battre Nantes, ça nous fait du bien. Sur le plan personnel, je recherchais ce genre de match. Ça m’a fait du bien de me bastonner un peu avec les gars. »

Franck Collineau (entraîneur de Nantes) : « Le match aurait pu basculer d’un côté comme de l’autre, tout le monde en a conscience. Maintenant, deux choses sont rédhibitoires pour nous, le nombre de rebonds offensifs concédés (20) et le nombre de balles perdues (18). Sur des matchs qui se jouent à des détails, ça explique beaucoup de choses. Je suis satisfait des garçons sur l’engagement. Mais être appliqué et être dur, c’est jusqu’au bout. »

 

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