Son petit coin de paradis

Suite de notre série sur les maisons incroyables de la Vienne. A Poitiers, au 83, de la rue des Quatre-Roues, Benoît Tirant habite une demeure semi-troglodyte, adossée à la roche. Exceptionnelle à plus d’un titre…

Arnault Varanne

Le7.info

On l’appelle depuis des lustres l’Impasse de Bethleem. Au milieu de la rue des Quatre-Roues, ce chemin privé dessert deux maisons comme aimantées par la roche. Un couple de retraités « crèche » au 85, Benoît Tirant a investi le « 83 » en 2010. Comme ça, sur un coup de cœur ! « Disons qu’un couple d’amis habitait ici et a dû déménager… Quand je l’ai su, je lui ai immédiatement téléphoné. » Il fut le premier à la (re)visiter, c’est donc lui qui eut le privilège d’emporter le « morceau ». Avec tout de même une petite angoisse à dissiper : la cohabitation avec le rocher. Car sa cuisine -auparavant recouverte de placo-, l’une des pièces de l’étage, les toilettes ou encore le placard font corps avec son 90 m2. Ici, la nature s’impose à vous.

Pour se rassurer, l’aide-soignant de 35 ans a bien évidemment effectué toutes les recherches nécessaires sur Internet, avec l’expression « maison troglodyte ». Résultat ? Aucun. « J’ai même appelé un ingénieur des services de la mairie, qui m’a aussi tranquillisé. » En presque trois ans de vie quotidienne, pas une trace d’eau à déplorer, ni même de moisissure. Et le déshumidificateur ne fonctionne que par alternance… Comble de bonheur, sa vieille caravane « Eriba Puck » de 1976 loge pile-poil sous la voûte naturelle creusée par la roche.

Un long fleuve tranquille

« Pour résumer, je dirais que c’est un petit coin de paradis, avec le sentiment d’être retiré mais dans la ville », insiste le trentenaire. Au-delà des charmes de sa maison, dont l’origine remonte au siècle dernier, il apprécie aussi et surtout l’ambiance du quartier, mâtinée de convivialité et d’une certaine forme de solidarité. Ici, on se passe les clés pendant les vacances, on déjeune et on dîne ensemble… « Il y a beaucoup de profs et on appelle cet endroit le kolkhoz ! » Même la proximité du Clain et le classement de sa maison en zone inondable n’ôtent pas le sourire à Benoît Tirant. Il en tire même bénéfice, grâce à la présence d’un lopin de terre en bord de rivière.

Il y cultive les légumes de saison et laisse le Clain reprendre ses droits l’hiver venu. Bref, la vie dans cette Impasse de Bethleem, dont personne ne connaît l’origine du nom, s’apparente à un long fleuve tranquille. « La qualité de vie ici est incomparable et le ratio bénéfices/risques est largement positif. » En résumé, malgré la danse du ventre de quelques agents immobiliers, à la recherche de « produits » comme le sien, le fonctionnaire du CCAS de Poitiers n’est pas prêt à céder sa maison.

Vous habitez vous-même dans une maison incroyable ? Originale ?… N’hésitez pas à contacter la rédaction à l’adresse redaction@7apoitiers.fr

 

 

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