Sous pression et sans Fisher ni Greer, le PB86 s’en va défier une belle équipe de la JL Bourg, dans l’une des salles les plus chaudes de Pro B. Incapable de gagner à Saint-Eloi, Poitiers doit désormais conjurer le sort loin de ses bases.
La nouvelle défaite à Saint-Eloi face à Châlons-Reims a laissé des traces. Et le PB86 a vécu une semaine inhabituellement agitée. Le départ -sans surprise- d’Anthony Fisher à peine digéré que le club a communiqué le nom de son remplaçant (Jeff Greer) et fait part, dans un même élan, de son courroux au sujet de « ce début de saison très décevant, loin des ambitions légitimes d’un club descendant de Pro A ». Le groupe a été recadré en direct par le président Alain Baudier, qui lui a rappelé « les objectifs collectifs initiaux », à savoir les play-offs au minimum et l’accession en Pro A « si possible ».
Dans son communiqué, Alain Baudier espère « qu’à partir de mardi, ce sera un nouveau championnat qui débutera pour Poitiers ». Comme s’il excluait la possibilité que « son » PB entame sa réception par une victoire à Bourg vendredi! Sur la route de l’Ain, Ruddy Nelhomme n’a évidemment pas voulu commenter la mini-crise dans laquelle son équipe a pénétré, en s’inclinant une quatrième fois consécutive le week-end dernier. « Je suis concentré uniquement sur ce déplacement, dans une salle où il est difficile de jouer… »
Bourg taillée pour la tête
Comme d’habitude dans la tempête, Nelhomme protège au moins à l’extérieur ses joueurs, tous ses joueurs. Y compris les leaders comme Justin Ingram ou Karim Souchu, aux abonnés absents depuis la sortie à Saint-Vallier. Sans eux, le PB aura beaucoup de mal à s’imposer à Bourg. Car la JL de Frédéric Sarre, même si elle a connu un début de championnat terrible -une victoire en cinq sorties- est sur une pente ascendante depuis son succès à Rouen. Seule ombre au tableau, la déroute à Hyères le week-end dernier (63-88). Simple accident ou rechute plus profonde ? Sur le papier, Darnauzan, Braud, Flowers et consorts ont tous les atouts pour jouer les premiers rôles en Pro B.
Seulement voilà, l’alignement de noms prestigieux sur une feuille de match ne suffit pas toujours à faire une équipe. Le PB86 l’apprend à ses dépens. « J’aimerais que nous reprenions un peu plus de plaisir, que nous revenions aux basiques », insiste Ruddy Nelhomme, dont l’énervement sur le banc samedi dernier était palpable. Dans l’Ain, Arnauld Thinon et les siens devront laisser passer l’orage, qui ne manquera inévitablement pas de s’abattre sur eux, même si Bourg s’affiche comme la deuxième attaque la moins prolifique (69,9pts). Il leur faudra aussi attaquer la zone de manière plus tranchante que contre Aix ou Châlons. « Et ne pas penser que quand on est devant, le reste va arriver tout seul… » Ce n’est un secret pour personne, Poitiers est sous pression maximale et devra inévitablement sonner la révolte à un moment ou à un autre. Le plus tôt sera le mieux. Dans ce contexte tendu, les retrouvailles avec son ex-meilleur ennemi à ce niveau passeront au second plan.
Pratique
11e journée de Pro B, JL Bourg (10e, 5v-5d)-PB86 (13e, 4v-6d), vendredi 8 novembre, 20h à la salle des sports Amédée-Mercier. Arbitrage de MM. Lepercq et Lubienski.
Jeff Greer en deux mots
C’est un gros poisson que le PB86 a accroché dans ses filets en remplacement d’Anthony Fisher. En plus de dix saisons sur le Vieux Continent, Jeff Greer (1,96m, 34 ans) a porté le maillot de cinq clubs différents en LNB (Vichy, Le Havre, Nancy, Strasbourg, Gravelines) et décroché deux titres de champion de Pro A avec la SIG (2005) et le Sluc (2008). Le petit frère de Ricardo jouait encore en Alsace la saison passée (6,3pts à 32,7%) et semble avoir le profil de leader recherché par le staff du PB86. Capable d’évoluer sur les postes 2 et 3, le Dominicain est aussi un défenseur honnête. S’il est qualifié par la Ligue, il débutera dès mardi face à Nantes. A noter que Jeff Greer avait été champion de France de… Pro B en 2002 avec Vichy.