Jean-Pierre Sarthe, le super intendant

Il est de tous les déplacements, de toutes les aventures du basket à Poitiers depuis 1994. Figure incontournable de la galaxie PB86, Jean-Pierre Sarthe, 67 ans au compteur, gère avec une vraie rigueur le quotidien des joueurs. Mise en lumière…

Arnault Varanne

Le7.info

Il en rigole encore. De cette arrivée à Lyon, un jeudi soir d’OL-Tottenham en février dernier. De ce Mercure, réservé une journée trop tard pour cause de match décalé du samedi au… vendredi. De la délégation poitevine de vingt personnes, sans gîte ni couvert après le « couvre-feu ». « En catastrophe, j’ai dû appeler un hôtel à Bron, qui nous a finalement trouvé des chambres. C’était folklorique ! » Le lendemain, Poitiers avait gagné, avec un Dominic James de gala. Et «JP» Sarthe s’était consolé de sa mésaventure grâce à ce succès. Ainsi va la vie d’un intendant, parfois trahi par l’informatique, mais souvent au rendez-vous d’un job qui nécessite une organisation sans faille.

Avec le temps, l’ancien responsable du service après-vente de la société Idemeca, à Nouaillé, a appris les ficelles du métier. « Certains intendants d’autres clubs m’appellent même de temps en temps pour me demander des petits trucs… » Il faut dire que « JP » connaît la France du basket sur le bout des doigts. En dix ans de Nationale 1, Pro A et Pro B confondues, il n’a manqué qu’un seul déplacement. « C’était à Clermont, lorsque Greg (Thiélin) entraînait l’équipe. J’avais une crève pas possible et je suis resté à la maison. » Hormis ce cas de force majeure, le retraité n’a loupé aucun des épisodes de la montée en puissance du CEP, puis du PB. Avec une petite préférence pour « la demi-finale retour à Bourg, et Bercy évidemment ». En 2014, il fêtera ses vingt ans de fidélité au basket poitevin.

« C’est l’image du club »

Le temps n’altère pas son enthousiasme. Et pourtant, au quotidien, l’homme-à-tout-faire du club gère un parc d’une douzaine d’appartements et de dix voitures. Et dès qu’un joueur rencontre un problème -Internet en rade, révision de la voiture…-, son portable sonne. «Heureusement, je peux compter sur des retraités qui me donnent un coup de main dans les réparations. Il faut absolument citer Michel, Philippe, Alain, Bernard, Jean et Jean-Louis. Ils se reconnaîtront !» Sans doute trop modeste, le « père Sarthe » -il a trois enfants et deux petits-enfants- dévie inévitablement la conversation sur les autres. L’homme lige du PB se sent très heureux dans l’ombre du staff technique, de l’équipe administrative et des joueurs. « Je sais tout, mais je ne dis rien. Chacun à sa place ! »

« C’est quelqu’un de confiance sur lequel on peut compter à 1000%, s’enthousiasme Ruddy Nelhomme. Je n’hésite pas à dire que « JP » symbolise l’image du club, avec des compétences et des qualités humaines rares. » Professionnalisme oblige, la « nounou » du PB entretient des relations plus informelles avec la nouvelle génération. Ni confident ni proche, il fait malgré tout l’unanimité. Bien sûr, il y a parfois des coups de gueule. Mais ça ne dure jamais. Tant que sa santé le lui permettra, « JP » Sarthe poursuivra sa mission. « C’est une source d’équilibre personnelle. » Au printemps prochain, il rêve de fêter la remontée de l’équipe en Pro A, les dix ans du PB86 et ses vingt ans d’engagement. Ce serait une belle fête, simple et conviviale. À son image.

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