Ils ont assuré l’essentiel

Le PB86 a dominé sans trop de difficultés une équipe de Lille en plein doute. Ce quatrième succès de la saison lui permet d’intégrer le Top 4.

Arnault Varanne

Le7.info

Il faut se méfier des pronostics. De ces matchs joués d’avance, car censés être déséquilibrés. Sur le papier, ce PB86-Lille n’avait rien d’une affiche des grands soirs entre deux prétendants à la montée. La faute à des Nordistes scotchés au fond de la classe, encore vierges du moindre succès. De son côté, le PB restait sur deux succès de valeur contre Boulazac et Souffelweyersheim. Alors, cette sixième journée n’aurait dû constituer qu’un hors d’œuvre avant le déplacement à Saint-Vallier. Il n’en fut rien… au moins dans les premier et quatrième actes.

Décidée à jouer crânement sa chance, la bande d’Abdou N’Diaye démarre sans complexe grâce à Rigaux et Kaunisto. Le meneur français de poche et l’intérieur finlandais filent les « jetons » à Saint-Eloi (2-6, 4), d’autant que Fisher and co semblent évoluer sur un mode diesel. Et puis, Karim Souchu entame son show offensif. Onze points d’affilée pour réveiller ses coéquipiers. Sur les épaules de son capitaine, Poitiers passe un 7-0 aux visiteurs, qui commencent à cogiter. Ingram à longue distance en remet une couche en première intention (16-8, 7e), si bien que l’écart enfle. Bichard, d’un triple au buzzer, permet de limiter la casse (21-15, 10e).

Las… Grâce notamment à Fall, une nouvelle fois dans le timing au contre, ou Mendy, l’ancien pensionnaire de Pro A reprend vite ses aises (24-16, 11e). L’entrée de Bengaber apporte un soupçon d’agressivité offensive qui entretient la flamme et, malgré quelques oublis coupables sur Kaunisto (10pts à la pause), les troupes de Ruddy Nelhomme gèrent plutôt bien leur affaire (36-27, 17e). Dans la foulée, la relation Ingram-Souchu fait des merveilles, notamment sur une contre-attaque terminée par un dunk de l’ex-arrière choletais. Symbole de cette mainmise, l’énorme contre d’Ekperigin sur Rigaux en fin de quart-temps (42-30, 20e).

Le coup de la panne


Non, décidément, il ne peut rien arriver à ce Poitiers-là, presque parfois trop appliqué. Même la zone lilloise, servie au retour des vestiaires, ne suffit pas à doucher l’euphorie du PB. Ekperigin dessous et Ingram en périphérie enfoncent le clou (48-32, 24e), au point d’offrir un matelas confortable à leur équipe en fin de troisième quart (58-44). Un matelas que les Nordistes entendent dégonfler très vite, en défendant dur, mais en profitant surtout de la panne d’adresse des pistoleros locaux, un poil trop insistants derrière l’arc. Poitiers démarre donc par un 0/5 aux tirs -et finira le quart avec un horrible 5/18-, qui permet à la lanterne rouge de croire (un peu) en sa bonne étoile. Rigaux par deux triples et Fields aux lancers font même souffler un vent d’inquiète dans la salle (60-55, 35e).

Mais ce début de panique fait long feu. Car à défaut d’adresse, le PB s’offre une orgie au rebond offensif (7 en dix minutes), avec un paquet de deuxièmes chances à jouer. Et c’est Guillard, transparent jusque-là qui enterre les dernières velléités lilloises sur un panier à mi-distance. Malgré un dernier sursaut de Kaunisto dans l’ultime minute, Lille repart avec une sixième défaite dans ses valises. Côté poitevin, outre l’efficacité du duo Ingram-Souchu (35pts, 14pds), on a apprécié la nouvelle d’ébauche d’énergie d’Ekperigin. L’intérieur anglo-américain termine avec 14pts, 12rbds et 23 d’évaluation. Au-delà, Poitiers a encore concédé peu de points. La marque d’une grande équipe… en devenir.

Photo Sébastien Meunier

La fiche
A Poitiers, salle Saint-Eloi, Poitiers Basket 86-Lille MBC 71-62. Mi-temps : 42-30. Evolution du score : 21-15, 42-30, 58-44, 71-62. Arbitrage de MM. Machabert et Mendès. 2100 spectateurs.

La marque
POITIERS

Harley (2), Souchu (15), Ekperigin (14), Guillard (5), Fall (2), Mendy (9), Fisher (2), Bengaber (2), Ingram (20). Entraîneur : Ruddy Nelhomme.

LILLE
Gillet (7), Fields (15), Ceci-Diop (6), Barbry (1), Bichard (5), Rigaux (10), Almeida (2), Kaunisto (16). Entraîneur : Abdou N’Diaye.

Ils ont dit…
Ruddy Nelhomme (entraîneur du PB86) : « C’est des matchs entre guillemets pièges car on a l’impression de les maîtriser. On a manqué d’efficacité dans des choses un peu plus simples. Après, nous sommes restés assez agressifs défensivement. C’est une victoire… Il y a tellement de matchs de championnat qu’il faut simplement gagner. Il y a peut-être un peu de fatigue. On a voulu trop shooter à trois points au lieu de mettre des lay-up. La meilleure façon d’attaquer une zone, c’est d’alterner. Mais ça vient de la jeunesse de l’équipe. On apprend encore à se connaître. »

Karim Souchu (capitaine du PB86) : « Lille est une équipe qui n’a rien à perdre, mais elle compte des joueurs de qualité et des bons shooteurs. Ils sont revenus à la fin, même s’ils ne nous ont pas fait douter. On a été sérieux ce soir. Avec Laurence, on est servis au rebond offensif. On s’était fixés 60 points, on en encaisse deux plus, mais si on peut rester constants dans ce domaine, ce sera bien. »

Justin Ingram (arrière du PB86) : « Nous avons perdu deux matchs difficiles face au Portel et à Fos. C’est bien de gagner trois matchs de suite, mais nous ne sommes pas encore rassasiés. On sait qu’il va falloir en gagner encore beaucoup pour exister dans ce championnat. La défense, c’est ce qui nous fait gagner. Que je sois meilleur marqueur n’a pas d’importance. Il nous reste évidemment beaucoup de progrès pour jouer un meilleur basket, mais l’idée est d’atteindre notre pic de forme collective pour être présent en mars-avril, quand ça se jouera. Maintenant, il faut du temps pour travailler. »

Abdou N’Diaye (entraîneur de Lille) : « On revient souvent bien en deuxième mi-temps. C’est dommage d’avoir mis Karim Souchu sur orbite en début de match, car il n’a plus mis de panier ensuite avec la zone. Il nous a manqué un peu de lucidité à la fin pour trouver un bon tir. On n’a pas eu l’adresse nécessaire. Avec les défaites, cela pose des problèmes sur le plan mental. On savait que ce calendrier serait difficile… Poitiers est une bonne équipe, à l’image d’Ingram qui a su garder son calme. »
 

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