Estampillés macaron

Deuxième volet de notre série sur les vieilles familles poitevines. Comme son père avant lui, Patrick Bertrand s’emploie à maintenir une véritable « cohésion d’équipe » parmi ses trois fils, qui détiennent, avec leurs épouses, les principaux postes de la maison du macaron, Rannou-Métivier.

Romain Mudrak

Le7.info

Le grand-père de Yann, Lionel et Fabrice Bertrand, les dirigeants actuels de Rannou- Métivier, est venu tous les jours, jusqu’à son dernier souffle, au magasin de Montmorillon pour compter la caisse, estimer les besoins du lendemain et fermer la grille. Pierre Bertrand offrait, chaque semaine, l’apéritif à l’équipe de vendeuses qui acceptait de travailler le dimanche.

Preuve de l’ancrage familial de cette petite entreprise, née en 1920 de l’union de Fernand Rannou et de Madeleine Métivier. En 1944, Pierre épouse l’entreprise en même temps qu’Hélène, la fille unique des Rannou-Métivier. La succession est assurée. Côté Bertrand, on ne sait faire que des garçons. Lorsqu’il le sent prêt, Pierre demande à son fils Patrick de reprendre l’entreprise. Primes réticences. « J’imaginais mon avenir en mer ou en musique. Finalement, j’ai sûrement plus profité de ces deux passions en n’en faisant pas mon métier », confie le fondateur de l’association « Figaro Si, Figaro La », qui promeut l’opéra dans la Vienne depuis quinze ans.

Recette magique

En 1969, pourtant, il se décide à apprendre l’art du chocolat. Direction « La Coba », une célèbre école suisse. De l’autre coté des Alpes, il termine sa formation chez son mentor Philippe Témoins. Une grande amitié naît de cette rencontre. L’héritage, lui, est assuré. Aujourd’hui encore, seuls les trois fils de Patrick connaissent la composition exacte des macarons de Montmorillon. La légende veut que leurs épouses, qui détiennent pourtant des postes essentiels dans l’entreprise, ignorent tout de la fameuse « recette magique ».

Pour beaucoup, travailler avec sa compagne ou son compagnon parraît impossible. Chez Rannou-Métivier, c’est naturel depuis un siècle ! « Yann, Lionel et Fabrice ont fait le choix, l’un après l’autre, de revenir dans l’entreprise, alors qu’ils avaient de belles carrières devant eux, souligne fièrement Patrick Bertrand. Je crois dans le rôle du chef de famille. Je leur ai appris le respect, comme mon père me l’avait enseigné. L’équilibre de Rannou-Métivier vient de là. » En mars, Patrick aura huit petits-enfants. Qui, parmi eux, reprendra l’affaire familiale ?

 

 

 

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