On ne pouvait rêver mieux

Pour son grand retour en Pro B, le PB86 n’a pas fait dans la demi-mesure, s’imposant de dix-huit points (94-76) face à l’ambitieux SPO Rouen, après avoir compté jusqu’à trente-cinq longueurs d’avance. Le fil du match...

Nicolas Boursier

Le7.info

L’entame parfaite

Quelques rangs clairsemés derrière les paniers trahissent certes un changement d’univers. Mais les tambours résonnent, encore et toujours. Comme en Pro A. Comme hier.
Karim Souchu lance les hostilités d’un tir à trois points… repoussé par le cercle. Corbett l’imite. Raté. La seconde tentative est la bonne (0-3). Il ne faut patienter que quatre minutes pour qu’un « longue distance » de Fisher ne crée un premier écart (10-6). C’est l’amorce d’une formidable embellie. Maladroits au possible, les Rouennais n’ont aucune solution pour s’opposer à la maestria de ce même Fisher (15-8) et à l’immense carcasse de Mustapha Fall, impérial dans la raquette. Sur un lancer franc ultime, la « tige » creuse un fossé insondable à la sirène (28-11).
 
Le mode gestion
 
Il revient au percutant Mendy de poursuivre le travail et de donner, pour la première fois de la rencontre, vingt longueurs d’avance aux siens (35-15). Le SPO, martyrisé dans la raquette et toujours aussi insignifiant aux shoots (7 sur 33, dont 2 sur 11 à trois points), ne sait plus quel dieu prier. Le PB, lui, maîtrise à merveille et peut même applaudir des deux mains les premiers pas en pro du jeune Diagne. Thinon, de son côté, entend fêter son retour sur ses terres poitevines. Derrière la ligne, puis à deux points, il donne de nouvelles ailes à ses coéquipiers. A la pause, Poitiers est loin, très loin devant (48-21).
 
L’entretien de la flamme
 
Avec un tel matelas, les anciens pensionnaires de l’élite n’ont plus vraiment de soucis à se faire. Encore faut-il ne pas verser dans l’«enflammade ». Ingram et Souchu s’y attellent. En dépit du réveil d’un homme du banc d’en face, Kyle Spain, plutôt à l’aise au loin, le crédit poitevin est bientôt porté à trente-cinq points (72-37). C’en est déjà trop pour des visiteurs sonnés par tant d’insolence. Au virage du troisième quart, leur hôte est encore plus hors de portée (74-43).
 
Les jeunes au pouvoir
 
Déjà sûr de son fait, le PB n’a plus qu’un dernier coup de collier à mettre. Thinon, encore lui, puis Ingram et Mendy, s’en donnent à coeur joie. Sentant poindre l’apothéose , Nelhomme lâche ses jeunes. Au côté de Thinon, on retrouve  Harley, Mendy, Diagne et Fall, soit l’intégralité du banc. Le PB lâche du lest, Spain et Cairo sonnant un petit vent de révolte, pour réduire l’écart à dix-huit unités au final. Mais il est déjà trop tard. Bien trop tard (94-76).
 
 Photo Seb Jawo
 
La fiche
Poitiers (Saint-Eloi). 2095 spectateurs. Arbitrage de MM. Creton et Melab. Poitiers Basket 86 bat SPO Rouen 94-76. Mi-temps : 48-21. Scores par quart-temps : 28-11, 20-10, 26-22, 20-33.
Poitiers : Ingram (16), Fisher (10), Souchu (15), Guillard (7), Ekperigin (2), puis Fall (13), Thinon (12), Harley (6), Mendy (10), Diagne (2).
Rouen : Da Silva (3), Corbett (10), Gountas (4), Courby (3), Florimont (13), puis Clark (5), Cairo (10), Kahudi (7), Spain (19), Michel (0).
 
Ils ont dit
Ruddy Nelhomme, entraîneur du PB86 : « On ne pouvait espérer mieux pour une première. Mais ce n’est qu’une première. Il reste quarante-trois matches et j’attendrai le soir du dixième pour dresser un premier bilan. Malgré la pression liée à l’appréhension, les gars ont été à la hauteur, en imposant une grosse intensité physique, qui a perturbé les Rouennais. Depuis le match de préparation contre Cholet, l’état d’esprit est au beau fixe, mais je le répète, il faut confirmer. »
 
Laurent Sciarra, entraîneur du SPO Rouen : « Il n’y a pas de honte à perdre contre un tel effectif. Je pardonne moins la manière dont mon équipe a joué. La seule vérité est celle du terrain, et ce que j’ai vu ce soir va faire désenfler certaines têtes. Il est possible que je me sois trompé et que le costume soit trop grand pour certains de mes éléments, dont les supposés cadres, qui n’ont pas été à la hauteur. Le seul point positif, c’est la jeunesse, qui fait le boulot sur la fin. Pour le reste, rien à dire. Poitiers a une belle équipe qui joue très bien au basket. »
 
Arnauld Thinon, meneur du PB 86 : « Célébrer mon retour à Poitiers dans de telles conditions, c’est génial. Nous avions à coeur de ne pas nous louper pour notre première à domicile. Pour cela, il fallait prendre la rencontre apr le bon bout. Après quelques minutes de tâtonnements, « Fish » nous a libérés et tout s’est enclenché. Le luxe, pour Ruddy, ce soir, c’est d’avoir pu faire tourner, vu l’ampleur du score.vEt moi, j’ai participé à la fête. Super. »
 
Mustapha Fall, pivot du PB 86 : « Ruddy nous a parlé, toute cette semaine, de l’intensité à mettre au combat. On a répondu présent dans ce domaine. Je crois que cela a perturbé Rouen, qui n’a trouvé aucune solution pour nous répliquer, ni à l’intérieur, ni à l’extérieur. C’est une belle et bonne victoire, sur laquelle il faudra s’appuyer. Mais le chemin est long, très long. »
 

 

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