Les Bleus trop courts

Le sommet de la deuxième journée du championnat d’Europe, entre la France et la Russie, a largement tourné à l’avantage des tenants du titre. Les Bleus de Gérald Meyer devront se racheter, ce soir, contre l’autre favorite, l’Allemagne, elle-même tombeuse des Russes dans l’après-midi

Nicolas Boursier

Le7.info

De la foule, de la chaleur, un France-Russie à une encablure de la nuit. 2003-2013, même atmosphère, même décor, pour une petite commune neuvilloise ivre de bonheur.

En dix ans, rien n’a changé. Surtout pas l’engouement du peuple pour ce sport si atypique mais tellement rassembleur qu’est le motoball. Les cinq mille spectateurs présents ce soir en ont apporté une nouvelle preuve, en encourageant de tout leur enthousiasme des Bleus déjà repus d’orgie offensive.

Après le 14-0 d’hier contre les Pays-Bas et le 13-1 du début d’après-midi contre la Lituanie, la tâche s’annonçait pourtant autrement plus délicate face à l’ogre russe et ses vingt titres continentaux.

Remontés par leur défaite inaugurale contre l’Allemagne (3-4), les hommes de Pavlov ne tardaient finalement pas à se débarrasser de leurs complexes pour prendre d’assaut les buts de Delavault. Un sauvetage du portier local et deux transversales plus tard et le stratège Sosnitsky ouvrait le score d’un maître-tir enveloppé du droit (12e). La réaction française était immédiate, Granjeon s’engouffrant dans l’arrière-défense russe pour crucifier le gardien

Deuxième quart fatal

On pensait le plus dur réalisé. C’était mal connaître l’orgueil de l’armada rouge. Krishtopa, sur un superbe décalage, puis Sosnitsky et Gusev lâchaient les gaz. En six petites minutes, les tenants du titre venaient de mettre leurs hôtes au pilori. Le penalty transformé par Jérémy Compain atténuait le sentiment d’impuissance, mais à la sirène, Krishtopa, encore lui, relançait la machine slave.

Avec trois buts de débours à l’entame de la deuxième période, les troupes de Gérald Meyer avaient dès lors un sacré défi à relever. Les débats n’en prenaient que plus de saveur, surtout lorsque Voronowsky s’en allait, seul, battre Semenov (32e). Les joutes, enfiévrées, faisaient enfin honneur au sommet attendu. Las, Lepinskika se distinguait à son tour en reprenant au deuxième poteau une superbe passe de Gusev (3-6, 39e).

Capitaine Bongeot tentait bien de secouer le cocotier, mais se faisait lui-même chahuter par un bloc russe des plus compacts. Le salut tricolore ne tenait plus qu’à un fil. Trop ténu pour les guider vers la reconquête. Au matin du dernier quart, la mission devenait impossible. Un but en force de Jérémy Compain attisait une dernière fois les regrets, Lepinskika lui répliquait dans l’extra-time. 4-7 : la défaite est lourde, mais la défaite, consentie sur trop de défaillances offensives, est tout sauf imméritée. La France nous doit une revanche. Contre l’Allemagne ce mercredi. En finale samedi ?

France - Russie : 4-7
(1-1, 1-4, 1-1, 1-1). Arbitrage de MM. Gerber et Teige (All). 5000 spectateurs. Buts de Granjon (14e), J. Compain (24e sur pen., 56e), Voronowsky (32e)  pour la France ; Sosnitsky (12e, 20e), Krishtopa (16e, 28e), Gusev (22e), Lepinskika (39e, 60e) pour la Russie.
France : Delavault, Egry - Granjon, Bongeot (cap.), Voronowsky, Sbardellotto, Y. Compain, Marguin, J. Compain. Entraîneur : gérald Meyer.
Russie : A. Sosnistky, Semenov - Gusev, V. Sostnitsky (cap.), Kroshka, Tcarev, Gusearev, Lepinskika, Krisht
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