Ligugé doit payer le prix

Depuis l’intégration de la commune à Grand Poitiers, les collégiens et lycéens de Ligugé ont vu le coût des transports scolaires gonfler de 38%. Les parents grognent, Vitalis explique…

Nicolas Boursier

Le7.info

A l’instant du choix, les voix dissonantes se comptèrent sur les doigts d’une main. Ligugé intégrée à Grand Poitiers ? Une évidence pour la très grande majorité du conseil municipal.
Depuis le 1er janvier dernier, cette évidence a rejoint la nécessité de l’apprentissage pour tous les habitants de la commune. « On découvre que faire partie de l’agglomération a des avantages, mais aussi pas mal d’inconvénients. » Pascal Boulogne ne souhaite pas discourir sur les deux ou trois hausses de tarifs annoncées par la rumeur publique. Car lui préfère la réalité des chiffres. Et notamment de ceux que les parents de collégiens et lycéens de Ligugé vont devoir aligner sur leur chèque de transport scolaire. « Avant, nos enfants étaient pris en charge par les rapides du Poitou et le Conseil général, explique ce papa de collégien, commerçant au marché Notre- Dame de Poitiers. Nous avions alors la possibilité de payer à la carte, pour un retour ou un aller, ou la totalité des allers-retours. A plein tarif, cela nous revenait à 90€ pour l’année. Avec Vitalis, nous sommes passés à un prix incontournable de 145€, quel que soit le nombre de trajets des élèves. »

Des avantages en plus

145,50€ exactement pour la prochaine rentrée de septembre. La précision n’a que peu d’importance. Les éclairages du transporteur ont une autre saveur. « Ce tarif est unique pour les cinq mille abonnés scolaires de Grand Poitiers, rappelle André Grignard, directeur marketing de Vitalis. Je comprends que les parents de Ligugé soient choqués par la différence. Mais elle s’explique avant tout par les prestations proposées. A ce prix-là, les ados ont non seulement droit à des voyages vers Poitiers en dehors des périodes scolaires, mais aussi un accès illimité à l’ensemble des lignes urbaines et périurbaines de notre réseau. Ce n’est quand même pas rien. »

L’argument semble ne pas avoir encore le poids espéré. « S’il faut constituer un collectif, nous le ferons », prévient Pascal Boulogne. Vitalis, de son côté, ne veut pas entrer dans la polémique. « L’unicité des tarifs est un choix communautaire (*), coupe M. Grignard. Le seul devoir que nous ayons, c’est d’expliquer aux Ligugéens que pour un prix donné, il y a des avantages conséquents. Il n’y a aucune raison pour qu’ils ne le comprennent pas. » Pour « mieux faire passer le message », un bus info stationnera à côté de la mairie, le 24 août, de 10h à 13h et de 14h30 à 17h30. Les parents en colère auront-ils digéré, avant cette date, les 38% d’inflation de leur note de transport ? Rien n’est moins sûr !

(*) Lors du conseil communautaire du 28 juin, le maire de Ligugé, Bernard Mauzé, a fait part à l’assemblée des doléances des parents en colère et demandé à ce que l’unicité des tarifs des transports scolaires soit réétudiée.

À lire aussi ...