Hier
Trois bars et un hôtel en redressement judiciaire, des boutiques déjà disparues et des enseignes emblématiques promises à la fermeture dans les prochains mois… Le commerce en centre-ville ne vit pas ses meilleures heures. Que faut-il faire pour l’aider à vivre et prospérer ? Etat des lieux…
Une année mal engagée
Depuis la fin décembre, de nombreuses enseignes ont disparu du plateau. Citons, pêle-mêle, GMG Peintures (rue des Grandes-Ecoles), Games (rue Gaston-Hulin), Tess (rue Gambetta), Dynamite Games (rue Saint-Nicolas), Au plaisir des yeux.com (rue Bourbeau), 4ward et Shalimar (Grand’Rue)… Au cours du dernier mois, le centre-ville a en outre vécu l’annonce du placement en redressement judiciaire du Théâtre, du Dauphin et du Coffee Pasta (place Leclerc) et de l’hôtel Le Plat d’Etain. Puis celle des fermetures, en juillet, de Béryl Chaussures (rue Gambetta), de Rodier (rue Gambetta) et du Manège Enchanté, ex-Paradis des Enfants (rue Pétonnet). Seule certitude, les locaux de Béryl seront bientôt occupés par San Marina, qui quitte les Cordeliers.
Les Cordeliers dans le mouvement
Aux Cordeliers non plus, on ne cache pas ses difficultés. Le magasin de prêt-à-porter Depech’Mod (DPM) a plié bagage en décembre dernier, la boutique de lingerie Princesse Tam Tam a baissé le rideau il y a quelques semaines et deux autres enseignes, Quicksilver et San Marina, sont sur le point de quitter le navire. Signe encourageant : la Fnac, dont le bail vient d’être renouvelé, Zara, Nature et Découvertes, et Monoprix continuent d’être de vraies locomotives. Ce que devra être H&M, par exemple, à son installation dans l’ancien Printemps.
Quatre-vingt-trois locaux vides
Selon le dernier recensement effectué, fin janvier, par l’ex- FAE, 83 locaux commerciaux étaient inoccupés, sur les 650 enseignes de commerces et d’activités économiques (assurances, banques, agences immobilières, professions libérales…) répertoriées sur le centre-ville. En 2011, cette vacance concernait 57 locaux et, en 2009, seulement 41. Le calcul est vite fait : en quatre ans, ladite vacance est passée du simple au double.
Une attractivité à restaurer
Ville, CCI et Poitiers-le-Centre sont désormais réunis au sein d’un comité de pilotage chargé de trouver des solutions pour rendre son attractivité au centre-ville de Poitiers et inciter les familles à acheter en local. La survie du centre-ville passe donc par l’exclusivité, l’ouverture à la périphérie (le viaduc Léon-Blum devrait notamment favoriser les échanges avec Poitiers-Ouest) et, sans doute, par une meilleure communication, interne et externe. Doper la stratégie web des agents économiques, fédérer au maximum les commerçants autour d’animations de quartier, attirer le regard des organismes de notation nationaux pour courtiser les grandes enseignes… Voilà qui doit, selon Poitiers-le-centre, favoriser le désenclavement du coeur de cité.
Une mobilité à favoriser
La Ville s’est engagée à apporter son écot au soutien du commerce. Parmi les pistes de travail, on notera qu’une nouvelle campagne va être lancée sur la signalétique. Avant l’été, les détenteurs de Ma Carte en Ville pourront l’utiliser comme moyen de paiement des parkings. En outre, promesse est faite d’étendre, jusqu’à 2h30, la durée de validité des tickets de bus. Un autre projet est également dans les cartons : la mise à disposition d’une navette de minibus reliant les quatre parkings du centre, à raison de quatre trajets le matin, quatre l’après-midi.
Des loyers à repenser
Le comité de pilotage envisage de réunir les propriétaires de locaux commerciaux pour trouver un terrain d’entente sur le prix des loyers, lesquels peuvent aller du simple au triple dans une seule et même rue. Pour un agent immobilier de la place, Poitiers renvoie l’« image d’une ville chère» à l’extérieur. « La problématique se pose aujourd’hui en termes de taux d’effort compatible, le ratio entre le chiffre d’affaires attendu et le coût du loyer. Et ce taux n’est plus forcément en adéquation… », explique notre interlocuteur. Qui estime dans la foulée que « les propriétaires vont devoir réviser leurs prétentions à la baisse ». Au risque de déprécier la valeur de leur bien…
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