Moscovici « politiquement correct » à Poitiers

Le ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, s'est rendu, en début d'après-midi, sur le site de l'entreprise de menuiserie Fabrix, à Poitiers. La dirigeante, Elisabeth Guillaumond, a pu lui faire part de ses inquiétudes.

Florie Doublet

Le7.info

« Nous marchons avec des bottes pleines de cailloux, alors que nous avons envie de courir avec des baskets. » Elisabeth Guillaumond n'a pas été avare en métaphores pour illustrer la situation « compliquée » dans laquelle se trouvent actuellement les PME et TPE. En début d'après-midi, la dirigeante de l'entreprise poitevine de menuiserie Fabrix a accueilli le ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, venu présenter les outils destinés à « favoriser la croissance et la compétitivité des entreprises françaises ».

Fabrix est la première entreprise de la Vienne a avoir bénéficié du Crédit d'impôt compétitivité emploi. Ce dispositif, accessible à toutes les sociétés, porte sur l'ensemble des rémunérations versées aux salariés (sauf celles excédant 2,5 fois le Smic). Le taux du crédit est fixé à 4% en 2013, puis 6% en 2014. « Nous avons déjà perçu 50 000 euros, soit 86% du montant total accordé, détaille la gérante. C'est une petite bouffée d'oxygène, un coup de pouce pour la trésorerie, mais ça ne règle pas les problèmes de fond. Nos marges sont de plus en plus faibles et les caisses exsangues. »

En une demi-heure, Elisabeth Guillaumond a tenté de transmettre un message au ministre : « La clé de la relance, elle est chez les dirigeants. Ce sont eux qui créent de la richesse et de l'emploi. Il faut cesser de voir l'entreprise comme une machine financière, simplement bonne à faire du profit. Nous avons un rôle sociétal à jouer. » Attentif, Pierre Moscovici a souligné « la cohérence et la pertinence » du discours d'Elisabeth Guillaumond. Il a répondu succinctement aux interrogations de la patronne de PME. « Le gouvernement met en place des mesures de baisse du coût du travail, a-t-il affirmé Depuis deux ans, la France est en croissance nulle. Nous nous dirigeons, au second semestre 2013, vers une croissance faiblement positive. Je crois en un avenir meilleur. »

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