Center Parcs en mode gros sous

Le contrat de Vente en l’état futur d’achèvement (Vefa) des équipements de loisirs de Center Parcs a officiellement été signé ce midi au Conseil général. Il reste cependant quelques « détails » à ficeler.

Arnault Varanne

Le7.info

13h29, montre en main. Après le visionnage d’un film consacré au « plus beau Center Parcs d’Europe » (Claude Bertaud) et une longue série de discours officiels, vient le moment de la signature des contrats. Problème, à l’heure dite, les fonds engagés par les banques partenaires ne sont pas encore arrivés sur les comptes de la SAEML du Bois de la Mothe Chandenier. Sourires gênés à la tribune et franche rigolade dans la salle René-Monory. Après quelques minutes de flottement, le patron du Département tranche. «Il y a un capitaine à la barre, je vous propose de signer…»

L’allusion à peine voilée à l’opposition -l’expression avait été employée par Jean-Daniel Blusseau- fait mouche et les protagonistes enchaînent les paraphes factices sous l’œil gourmand des journalistes. Enfin ! Après trois ans d’âpres négociations, les collectivités locales, la Caisse des dépôts, l’Etat, Pierre et Vacances et les banques sont autour de la table et ficèlent le projet en bonne et due forme. Nœud Gordien du montage financier, le concours des établissements bancaires a été résolu non sans mal et au prix de quelques concessions. Mais ça y est, la Banque Populaire Caisse d’Epargne (48M€), le Crédit Agricole Touraine-Poitou (15M€) et la Société générale (5M€) sont officiellement de l’aventure.

Les 15M€ de Sarkozy

Au total, la SAEML s’apprête à mettre 130M€ sur la table, pour que prennent vie « les équipements collectifs du site », dont l’Aquamundo, lieu emblématique de Center Parcs. Pour le Conseil général, le risque financier est important, ce que n’a pas manqué de rappeler le chef de file des élus de gauche, en marge de cette grand’messe. D’autant qu’il manque encore… 15M€ dans la corbeille, somme qu’avait promis de verser l’ancien Président de la République Nicolas Sarkozy, en novembre 2011. Sur ce dossier, Elisabeth Borne se contente de dire qu’« il faut concrétiser ». Gageons que son tête-à-tête avec Jean-Pierre Raffarin, dans l’intimité des bureaux annexes du Conseil général, aura fait avancer le schmilblick.

L’ancien Premier ministre, lui, se félicite en tout cas de cette « union régionale » -la Région met 13M€ sur la table- autour de ce « grand projet de développement ». Tout en rendant un hommage appuyé et teinté d’humour à Claude Bertaud. « Je lisais hier soir le livre de Ségolène Royal (Ndlr : Cette belle idée du courage, Grasset) et je me disais qu’un chapitre aurait pu être consacré à Claude Bertaud ! » Absente dans l’hémicycle, la présidente de Région « appréciera ». Au-delà des petites passes d’armes politiques, une réalité affleure : en régime de croisière, le complexe touristique génèrera 600 emplois, à 85% locaux, dont la grande majorité en CDI. Dans le contexte économique actuel, il s’agit d’un vrai rayon de soleil.

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